Harry Potter and the cursed child... Alors? C'est bon?

 
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1er août 2016

Sans vouloir trahir mon âge, j’ai passé une bonne partie de ma vingtaine à être obsédé par Harry Potter. J’avais commencé à lire les livres grâce aux conseils d’une amie. C’était avant les films. Avant la Pottermanie. À cette époque, pas très lointaine, il fallait attendre des mois, des années avant de pouvoir connaitre la suite! Des mois à relire les romans, par manque. J’ai bien dû les lire des dizaines de fois. Combien d’heures ai-je passées sur des forums à lire les théories les plus folles, à construire les miennes? À trois occasions, j’ai assisté à ces ventes de minuit, le jour du lancement d’un nouveau tome. La fébrilité. La nervosité. L’excitation. C’était véritablement de la magie.

Lorsque j’ai fermé le tome 7, il y a 9 ans, j’ai réalisé que j’avais eu énormément d’attentes face à la conclusion de cette série. Trop, peut-être. Ce n’était après tout qu’une série pour enfants. Et même si j’ai relu depuis ce fameux tome 7, même si j’ai été voir les films au cinéma, mon aventure Potteresque était finie.

Je n’étais donc pas enthousiaste face à la sortie de ce « supposé » tome 8. Harry Potter en pièce de théâtre? Écrit par un inconnu? Vraiment? Je l’avoue, j’ai crié haut et fort que ça ne pouvait fonctionner, que personne ne voudrait lire une fan-fiction approuvée par J.K. Rowling. Jusqu’à ce matin, 31 juillet 2016, anniversaire de naissance de Harry Potter, grande première de la pièce à Londres et… sortie du livre en librairie.

Curiosité oblige, j’ai ouvert le livre.

Et la magie a opéré. Rapidement!

J’ai été un peu décontenancé au départ par la forme à laquelle je n’étais pas habitué. Mais au bout de quelques scènes, j’étais accroché. Incapable de refermer cet étrange objet qui me ramenait dans cet univers que j’avais tant de fois visité et aimé.

Je ne vous raconterai pas l’histoire. Une énorme partie de mon plaisir de lecture est venue du fait que je ne connaissais rien du contenu de ce nouveau récit. Disons simplement qu’Harry, Hermione, Ron et Ginny ont vieilli. On les retrouve 19 ans plus tard, exactement là où nous les avions laissés à la fin de Deathly Hallows. C’est comme retrouver un vieux pyjama confortable qu’on avait oublié. Seulement, cette fois-ci, c’est Albus Severus Potter que nous suivons dans le train vers Hogwarts. Le cadet des Potter entre à l’école et se lie rapidement d’amitié avec le plus improbable des nouveaux élèves… Scorpius Malfoy, le fils unique de Draco. Inutile de dire que les choses ne se passeront pas facilement, ni pour l’un, ni pour l’autre.

Du bonheur! Même si en début de lecture on ne peut s’empêcher d’imaginer l’action sur scène et de se demander : Mais comment vont-ils réussir à faire ça?, le côté technique finit par prendre le bord rapidement alors qu’on se laisse emporter par l’histoire. On lit avidement, et l’histoire prend vie, comme un film. L’avantage qu’a la lecture, c’est qu’elle nous permet de retrouver les personnages tels que nous les avons toujours imaginés et de créer, de toute pièce, les nouveaux protagonistes, sans casting imposé.

L’histoire est simple. Du moins, elle semble selon les règles auxquelles nous a habitués Rowling. Elle est même prévisible par moment. Mais plus elle ça avance, et plus l’intrigue est complexe. Surprenante. À certains endroits, j’ai dû déposer le livre pour bien digérer certains revirements inattendus. L’auteur joue avec nous du début à la fin et, malgré quelques raccourcis maladroits, c’est drôlement efficace! Il y a des éclairs de génie dans ce récit! Sans compter les caméos déstabilisants et, disons-le franchement, jubilatoires.

Malgré l’absence de certains personnages marquants de la série, médium oblige, Jack Thorne a réussi à canaliser le style de Rowling à la perfection. C’est très bien écrit. Albus et Scorpius sont si attachants que j’espère quasiment qu’il y ait une suite. J’en aurais pris plus! Une panoplie de nouveaux personnages apportent à la pièce un souffle d’air frais, autant que le retour de nos protagonistes préférés. Dans cette ère de la popularité des reboots, celui-ci gagne la palme d’or! Impossible de faire mieux avec du vieux! Beaucoup d’humour, de l’action à revendre, des énigmes haletantes, une profonde humanité, des moments tendres… on ne peut que pardonner les petits défauts de la pièce, qui finissent par paraitre superflus à la fin.

Est-ce que c’est le meilleur Harry Potter? Absolument pas. Est-ce que ça aurait été meilleur si Rowling en avait fait un roman? Sans doute. Mais la lecture de cette pièce est une expérience en soi, un élément incomparable avec le reste de l’offre « Potterienne ». Un Tome 8? Peut-être pas. Mais cette pièce peut se tenir fièrement dans l’univers de Rowling, au même titre que les trois films qui sont prévus (scénarisé par l’auteure elle-même) sur les bêtes et créatures fantastiques.

Je n’y croyais pas. Je l’avoue. Je n’avais même pas envie d’aimer ça. J’avais peur qu’on étire la sauce. Qu’on cherche à me faire avaler un sous-produit d’une grande chose par nostalgie… Je m’avoue vaincu et convaincu. Pour ceux et celles qui ne lisent pas l’anglais, par Dumbledore, je vous plains! Il vous faudra attendre jusqu’au 14 octobre avant que Gallimard n’offre sa version française. Peu importe, ne boudez pas votre plaisir, et plongez-vous dans ce nouvel épisode de Harry Potter. J’y ai retrouvé le même engouement que lors de mes premières lectures des romans. Le même plaisir. La même évasion. La même satisfaction. Le même sourire niaiseux.

Et comme Dumbledore le dit si bien dans Harry Potter and the Philosopher’s Stone: « Nitwit! Blubber! Oddment! Tweak! Thank you.»

- Patrick Isabelle, auteur et libraire 

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