On dit maintenant autrice, ici !

 
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8 juin 2018

« Auteure » ou « autrice », qu’utilisez-vous ? Avez-vous une préférence ?

Personnellement, j’ai toujours utilisé auteure par habitude et par facilité sur le site (et encore, que dans les billets, puisque je n’ai pas la possibilité de choisir le féminin ou le masculin quand je crée une fiche). Je disais donc auteure comme on dit docteure, sans trop me poser de questions. Et puis il y a eu un mouvement de fonds dans le milieu, plus particulièrement en France, et de plus en plus de voix se sont élevées pour défendre le terme « autrice », ce qui m’a intriguée.

J’ai lu beaucoup. Audrey et Nathalie en Europe, Annie au Québec, entre autres, et je suis maintenant convaincue de l’importance d’employer autrice. C’est pourquoi, si je ne peux pas revenir en arrière pour changer tous les « auteure » par « autrice » dans la base de données (je ne veux pas de souci à la « essui-crème glacée », merci), à partir de maintenant je m’engage à utiliser seulement « autrice » sur le site et dans la vie.

S’il faut une raison historique ou grammaticale, sachez que c’est ainsi qu’on féminisait le nom auteur jusqu’au 17e siècle… moment où a été créée l’Académie française (seulement constituée d’hommes) et où il a été décidé que le masculin l’emporterait sur le féminin et qu’il fallait masculiniser tous les noms de professions. C’est ainsi qu’ont disparu les mots philosophesse, poétesse, autrice, capitainesse et médecine entre autres. (Et ces membres de l’Académie française ont été bien plus loin dans leurs changements ! Si vous voulez en savoir plus, c’est ici

On a donc dit auteur pour un homme comme pour une femme et c’est au Québec que le néologisme « auteure » est apparu à la fin du 20e siècle afin de donner un pendant féminin à « auteur ». On aurait pu en rester là, mais…

À l’oral, « auteure » disparait dans « auteur ». Ce n’est pas particulièrement grave, me direz-vous, mais voilà, ça diminue aussi l’apport des femmes dans la littérature. C’est comme une demi-mesure, un compromis acceptable, mais qui n’est pas suffisant. Voilà pourquoi revenir à autrice semble plus pertinent.

Et pour l’oreille ? Eh bien à force, vous allez vous y habituer, c’est comme tout le reste. Si au début c’est bizarre, c’est simplement que le terme est nouveau et qu’il faut un certain temps pour s’y faire. Mais une langue évolue, elle est vivante et elle doit changer. Voici donc pourquoi, grammaticalement et idéologiquement, il me semble préférable d’utiliser le mot autrice, ce que je compte bien faire ici ! Et vous ?

Signé Sophie, grande lectrice et autrice en didactique (oh, en plus ça rime !) 

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