Qui a peur des mangas ? Surtout pas Gaëlle !

 
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21 août 2018

Il y a un moment que je veux parler davantage de mangas sur Sophielit.ca, mais je dois admettre que mes connaissances personnelles sont plutôt limitées. J'ai du plaisir à en lire, mais je n'arriverais pas à poser un regard critique intelligent sur mes lectures. C'est pourquoi je me suis mise à la recherche d'une nouvelle collaboratrice et c'est en naviguant sur son site, Minimouthlit, que j'ai découvert Gaëlle, libraire passionnée de mangas qui a ce regard de spécialiste qui me manquait!

Voici donc une petite entrevue, question de bien vous la présenter. Vous pouvez aussi lire déjà ses deux premiers chroniques, sur A silent voice et Orange.

Qui es-tu comme lectrice ?

Une bonne grosse lectrice, celle qui décolle difficilement son nez de son bouquin ! Que ce soit pendant la pause-midi au boulot, le soir avant de me coucher ou quand j'ai du temps libre, j'ai souvent un livre en main. Même si je lis de tout, j'ai une énorme préférence pour la littérature pour adolescents et les mangas.

Quel est ton parcours ?

J'ai suivi un Bachelier et un Master en traduction littéraire à l'Institut Supérieur de Traducteurs et Interprètes de Bruxelles. J'y étudiais l'anglais, l'allemand et je me suis même lancée un peu dans le japonais, langue que je veux absolument réapprendre, car j'ai quasiment tout oublié ! À la base, j'avais envie de traduire des livres pour adolescents, ce qui explique mon choix d'étude. J'ai finalement pris une autre voie en commençant à travailler dans une libraire de seconde main. Au bout de 6 ans à m'occuper du rayon jeunesse et à être entourée de tous ces livres dont je raffole, je peux affirmer que je ne regrette pas un instant ce changement de carrière ! Je suis également blogueuse à mes heures perdues depuis cette année, ce qui me permet d'écrire à nouveau. Ça, j'avoue que ça me manquait !

D'où vient cette passion pour les mangas, quand est-elle apparue ?

Je dirais que j'ai, avant tout, une énorme passion pour la culture japonaise que ce soit la littérature, la musique, les séries-télés et bien évidemment les mangas. Enfant, je regardais les dessins animés japonais qui passaient à la télévision, notamment au Club Dorothée. C'est ainsi que j'ai découvert Les Chevaliers du Zodiaque ou encore Lady Oscar, qui restent des classiques à mes yeux. C'est par la suite, quand j'étais adolescente, que je suis tombée pour la première fois sur des mangas dans une librairie. Il s'agissait des tomes... des Chevaliers du Zodiaque justement ! Curieuse de redécouvrir cette série que j'avais adorée en dessin animé, j'en ai acheté quelques-uns et la magie a opéré. J'ai alors commencé à enchaîner les séries de Lady Oscar à Monster en passant par Nana et tellement d'autres. J'étais conquise et depuis lors, si je veux lire de la bande dessinée, mon premier réflexe est toujours de me diriger vers les mangas.

Qu'est-ce qui te plait dans un manga ? Qu'est-ce qui plait aux ados dans les mangas ?

Je ne pense pas qu'il y ait quelque chose de particulier qui me fasse préférer les mangas à la bande dessinée traditionnelle. C'est vrai que j'ai cette passion pour la culture et les valeurs japonaises que l'on retrouve forcément dans le manga, mais j'ai avant tout besoin qu'on me raconte une bonne histoire bien ficelée et qui va me tenir en haleine. C'est ce que je recherche en premier lieu quand je lis des mangas... ou n'importe quoi d'autre, d'ailleurs. J'aime néanmoins le côté « brut » du manga, ses dessins en noir et blanc, son côté très direct. On va au plus profond de l'action, des événements et des émotions. Le rythme des histoires y est généralement beaucoup plus soutenu, ce qui résulte du fait que les mangas sont souvent publiés en chapitres dans des magazines hebdomadaires. La poursuite ou l'arrêt d'une série est même décidé par le vote des lecteurs. Ainsi, les mangakas doivent sans cesse retenir l'attention de leur public.

Je pense aussi que le manga prend plus de liberté que la bande dessinée traditionnelle pour adolescents. Les mangakas (auteurs de mangas) n'ont pas peur de monter des scénarios complexes, ni de montrer des scènes parfois choquantes qu'elles soient gores ou dures tout simplement. J'ai cette impression que, par chez nous, on évite ce genre de choses dans la bande dessinée pour ados. Je crois également que c'est dans le manga que les jeunes vont plus facilement retrouver des super héros. Il faut reconnaître que la BD occidentale pour jeunes reste assez cantonnée à l'humour, à quelques exceptions près, bien évidemment. Au Japon, ce sont plutôt des aventures bourrées d'action avec des héros à la fois drôles et courageux qui ont la cote ! Je pense notamment à Naruto, One Piece ou encore Fairy Tale.

Pourquoi devrait-on s'intéresser plus à ce genre ?

On trouve de tout dans le manga : pour tous les gouts et tous les âges ! Ce genre reste malheureusement encore très mal perçu : trop violent, trop gore, trop bête... Oui, il y a de mauvaises œuvres, mais c'est pareil en bande dessinée francophone ! Le manga est pourtant implanté chez nous depuis plus de 20 ans maintenant. Il serait peut-être temps de laisser ces préjugés de côté et de découvrir un peu toutes les pépites que ce style de littérature a à offrir et croyez-moi : des pépites, il y en a !

Je pense également qu'inviter de jeunes lecteurs à découvrir d'autres horizons littéraires ne peut être que bénéfique. Chaque culture a des aspects positifs qui sont bons à prendre. Ainsi, le Japon est un pays qui véhicule des valeurs de respect ou encore de persévérance qu'on retrouvera même dans des mangas d'aventure comme Naruto ou One Piece ! On y verra également les valeurs de l'enseignement et de l'éducation, les écoles servant souvent de cadre aux histoires à destination des jeunes en particulier.

 

Quels sont tes derniers coups de coeur ?

Mon gros coup de coeur de cette année est, sans aucune hésitation, A Silent Voice de Yoshitoki Oima. Cette série en 7 tomes, publiée chez Ki-oon, raconte l'amitié incongrue entre une jeune fille sourde et le garçon qui la martyrisait à l'école primaire. C'est avec beaucoup de tendresse que ce manga aborde la problématique du handicap et de la tolérance. Un vrai petit bijou !

Présentement, je suis en pleine lecture de la série Bakuman de Tsugumi Ohba et Takeshi Obata publiée chez Kana. Cette oeuvre nous plonge directement dans le monde de l'édition des mangas. En suivant les aventures de deux adolescents qui veulent devenir mangakas, le lecteur découvre le fonctionnement des maisons d'édition, les difficultés du métier de mangaka ou encore la rivalité teintée de respect qui s'installe entre les différents auteurs. J'apprends et j'adore, tout ça en même temps !

Vous avez trouvé une faute ? Oui, j'en laisse parfois passer. N'hésitez pas à me la signaler à sophiefaitparfoisdesfautes@sophielit.ca et je la corrigerai ! Merci et bonne lecture ! :-)
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Béatrice (02.09.18 à 18 h 54)

Le titre du manga de Hiro Mashima ne s'écrit pas "Fairytale", mais plutôt "Fairy Tail". Sinon très bonne chronique!
Aniem (03.09.18 à 03 h 13)

Très belle idée! Je vous souhaite une longue collaboration de succès!
Hâte de découvrir des mangas à lire!

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