Lorsqu’Alice arrive au lycée de Fjärlunda, elle est aussitôt repérée par une de ses enseignantes. Molly a monté un groupe de paroles pour les élèves plus fragiles et sent cette vulnérabilité aussi présente chez Alice. Cependant, Alice se rend compte que ce ne sont pas que des paroles que lui propose Molly. En effet, les participants de son groupe se sont appelés les Anges de l’abîme et se sont donné pour mission de dénoncer les pédophiles qui sévissent dans leur région en fournissant des preuves à la police. Entrainée dans ce jeu à haut risque, Alice s’aperçoit bientôt que Molly a une raison plus personnelle de vouloir aider les adolescents et que leurs cibles initiales en cachent une autre…
Clairement adressé à un public mature et avisé, ce polar entraine le lecteur dans la réalité des victimes de la pédophilie. Ayant comme point de départ la disparition d’une jeune fille, le roman est captivant, mais complexe et visant des lecteurs experts.
C’est définitivement une lecture déstabilisante, qui captive tout en mettant mal à l’aise par moment.
Il y a une petite ambiance Millenium puisque l’intrigue se passe en Suède, que Molly a des petits côtés Lisbeth Salander et que l’intrigue est assez glauque, mais le contexte est moins fouillé dans ce tome unique. En effet, Magnus Nordin se concentre sur l’histoire d’Alice, de Molly et de ceux qu’elles traquent. L’auteur n’épargne d’ailleurs pas ses personnages, certaines scènes étant particulièrement dures, notamment parce qu’elles sont crédibles. Âmes sensibles, abstenez-vous.
Si j’ai eu moi-même de la difficulté à lire certains passages, je n’ai pas pu refermer ce livre avant de l’avoir terminé. Les Anges de l’abîme est construit comme un véritable casse-tête dont les héros, et les lecteurs, assemblent les pièces au fil des pages. Magnus Nordin distille les indices avec parcimonie et, si les habitués des polars peuvent deviner certaines choses, le mystère est assez efficace pour garder les lecteurs accrochés.
Seul bémol, alors que le roman parle de jeunes qui veulent aider les victimes de violence sexuelle et de maltraitance là où le système judiciaire a failli, il manque peut-être une réflexion plus approfondie sur l’auto justice. Oui, on comprend que c’est dangereux, mais l’auteur aurait pu aller un peu plus loin.
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