Douze ans, sept mois et onze jours

Quand le père de Walden le laisse dans un petit chalet de la forêt du Maine, le jeune adolescent pense qu’il s’agit d’une blague et guette les indices du retour de son paternel. Mais il doit bientôt se rendre à l’évidence : il est seul avec un livre de Thoreau sur la survie en nature, une carabine et quelques conserves. Ce qu’il ne sait pas toutefois c’est que pendant qu’il cherche une façon de trouver à manger et de comprendre ce qu’il se passe, son père vit aussi une quête qui le dépasse et où il est question de vie et de mort. D’un tout autre genre, par contre…

Douze ans, sept mois et onze jours est un roman mystérieux, qui traite d’abord et avant tout de l’amour filial, mais qui entraine aussi son lecteur dans une histoire tortueuse, abordant la survie en forêt avec Walden, mais aussi la vengeance avec son paternel. Assez complexe, le récit s’adresse aux lecteurs intermédiaires et avancés.

Mon avis

Je suis sceptique. Lorris Murail a une idée intéressante avec ce récit et son écriture est fluide, mais le roman est annoncé comme un thriller dont on ne sortira pas indemne et… ce n’est pas vraiment le cas.

Il est vrai que le dernier tiers est prenant, qu’il met en lumière tout le reste et captive littéralement, mais c’est trop peu trop tard après une première partie très lente. Comme Walden, le lecteur est laissé dans le flou et la description des journées du gamin est à la limite de l’ennui malgré un climat de huis clos bien installé. Oui, il gagne en courage, on le voit prendre de la maturité, mais il y a trop de questions en suspens. Pourquoi ne pas avoir mélangé deux histoires, question de donner du relief à la situation dans les bois? Il me semble que la quête du père et du fils auraient alors pris une autre couleur, aurait mis davantage en lumière leur difficulté de communiquer, mais aussi l’amour filial nécessaire à la décision du père. Parce que sa quête à lui est vraiment surprenante et que, oui, elle fait vivre des frissons au lecteur.  

Merci à Pocket Jeunesse pour le roman !