Sans famille, ayant vécu une enfance entre les différents foyers d’hébergement, gagnant durement sa vie dans une usine, Léonor n’a pas hésité longtemps à s’inscrire quand le programme Genesis, mis en place par l’entreprise qui vient de racheter la NASA, a lancé les inscriptions pour une téléréalité nouveau genre. En effet, les six garçons et les six filles qui embarquent dans le vaisseau spatial devront d’abord trouver l’âme sœur lors de séances de speed-dating organisées chaque jour, puis coloniser Mars, le tout sous le regard du monde entier. Mais Léonor se rend rapidement compte que tous les jeunes qui sont montés à bord sont sans attaches, comme elle, sans famille pour les défendre s’il arrive quoi que ce soit. Car après tout, le but du programme Genesis est bien de faire le plus d’argent possible, non? C’est du moins ce que pense la directrice du programme, Serena McBee.
Roman de science-fiction jouant avec les codes du space opera et de la téléréalité, Phobos entraine ses lecteurs dans une aventure rythmée par de nombreux rebondissements. Abordant les thèmes de l’appât du gain, de la manipulation de l’image et de la loyauté, Victor Dixen s’adresse aux lecteurs intermédiaires et avancés dans ce premier tome.
Victor Dixen est un auteur habile, efficace. Il sait utiliser les éléments à la mode en littérature jeunesse pour les livrer à sa manière dans des récits qui laissent peu de temps au lecteur pour souffler. Phobos est dans cette lignée. Cette fois-ci, il joue avec l’idée de la téléréalité pour trouver l’amour ainsi qu’avec le concept des entreprises qui cherchent à faire le plus d’argent possible, quitte à manipuler les médias et à devoir gérer quelques dommages collatéraux. C’est malin et ça fonctionnerait encore mieux si les personnages n’étaient pas si manichéens. En effet, autour de Léonor, un peu plus nuancée, les personnages sont très stéréotypés, tant les « gentils » que les « méchants ». Du coup, on reste en surface et il est difficile de s’attacher à eux, d’autant plus que l’auteur s’attarde très peu aux garçons, ne les présentant que via les moments de speed-dating. En fait, l’intrigue la plus intéressante est celle développée sur Terre, notamment autour de personnages qui sont plus secondaires, le fils d’un scientifique de l’entreprise et la fille de Serena McBee, qui pourraient bien prendre du galon dans la suite. Parlant de suite, si je suis restée sceptique devant la majorité du récit,
je dois avouer que ma curiosité a été piquée et que je me laisserai peut-être tenter par la suite, question de voir ce qui arrivera aux protagonistes… Accrocheur, ce Victor Dixen? Plutôt, oui!
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