La prochaine fois, ce sera toi!

En retard à son cours, Barbara prend l’escalier des profs en même temps que Marie-Pier. Mais elle doit s’arrêter pour attacher ses lacets et c’est pourquoi Marie-Pier arrive seule sur le palier plus haut où elle croise un élève qui lui dit qu’il ne la laissera pas passer si elle ne l’embrasse pas. Barbara ne sait pas ce qui se produit ensuite, mais elle voit le corps de Marie-Pier tomber et s’écraser sur le sol.

Le meurtre de l’adolescente ébranle la communauté de l’école et met en lumière les comportements sexistes que vivent les filles au quotidien. Dépêchée sur les lieux, une enquêtrice, sous le couvert de l’anonymat, essaie de comprendre ce qui a pu se passer. Mais le climat est à la révolte entre les murs de la polyvalente et la directrice semble plutôt dépassée par les évènements.

Roman réaliste qui parle de sexisme, de féminisme, des conditions des femmes d’aujourd’hui, La prochaine fois ce sera toi offre aussi au lecteur une enquête complexe où les suspects sont nombreux. Écrit dans une langue accessible, le roman convient aux lecteurs intermédiaires.

Mon avis

Plusieurs personnes ont salué l’arrivée de ce livre parce qu’il est rare (très et trop) qu’on parle de féminisme en littérature jeunesse, qu’on s’intéresse à la notion d’égalité dans les rapports entre garçons et filles au secondaire. L’auteure Elizabeth Turgeon a pour sa part mis ce thème en centre du récit et son histoire regorge d’idées de discussion pour faire réfléchir, que ce soit lors de la lecture ou dans le cadre d’un cours d’éthique. Par ailleurs, le suspens qui enrobe le tout fait en sorte qu’on tourne les pages sans vouloir s’arrêter. Mais…

… trop c’est comme pas assez. Le message est si appuyé et certains personnages tellement stéréotypés que l’histoire perd de sa force de frappe parce qu’elle manque de crédibilité. Oui, toutes les situations décrites se produisent et oui, il faut en parler, mais il y aurait eu matière à faire plus d’un roman avec tout ce qu’il y a ici et le poisson est noyé dans l’eau. On cherche parfois la nuance et les personnages masculins, particulièrement les adultes, qui ne sont pas des salauds. Si on veut faire réfléchir les lecteurs, particulièrement les garçons, il faut leur montrer la réalité, oui, mais aussi leur donner des pistes de solution.

En bref? Un suspens accrocheur et une thématique nécessaire, mais qui est ici un peu trop appuyée.

Merci à Soulières éditeur pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour sa révision et son soutien moral!