Blacklistée

Regan Flay a toujours eu l’air d’être parfaitement heureuse. Fille de politicienne constamment en période électorale, elle prend grand soin de son image et est une des adolescentes les plus populaires de son école secondaire. Du moins, elle l’était jusqu’à ce qu’un beau jour tous ses textos et ses messages privés de Facebook soient affichés sur son casier à la vue de tous, montrant que sous sa perfection se cachent de nombreux mensonges et des techniques de manipulation basées sur l’intimidation.

Reniée par tout le monde, même sa meilleure amie, Regan doit gérer ses crises d’anxiété et son nouveau statut. Seul Nolan, un adolescent plutôt marginal qui se passionne pour la vidéo reste près d’elle et se rend compte que Regan est en fait beaucoup plus fragile qu’elle veut bien le montrer…

Cole Gibsen parle d’adolescence sous toutes ses formes, de trouble anxieux, de harcèlement et de vengeance dans ce roman qui s’adresse aux lecteurs avisés.

Mon avis

« Bienvenue de l’autre côté du miroir, Flay. Tu ne vas pas tenir une semaine. »

Ce roman de Cole Gibsen s’inscrit parfaitement dans la vague des romans qui parlent de troubles psychologiques avec une héroïne qui lutte contre un sérieux trouble anxieux. Si c’est l’histoire d’amour qui se développe entre Regan et Nolan qui se retrouve au centre du récit, l’anxiété de l’adolescente prend une place importante et participe à la rendre sympathique malgré tout. Parce qu’en effet, si elle devient une victime, on garde en tête qu’elle est d’abord elle-même celle qui harcelait, qui manipulait, qui a écrit des horreurs sur les autres. Le « je » de la narration et cette fragilité font toutefois qu’on s’attache à elle et qu’on espère qu’elle pourra renverser la situation. Cole Gibsen a su créer autour d’elle une intrigue nuancée malgré les inévitables stéréotypes et bien entremêler l’histoire d’amour et le message plus social.

Petit bémol, la fin est un peu trop rose pour être complètement crédible. Elle laisse néanmoins l’impression féroce qu’il existe des solutions à l’intimidation dans les écoles et c’est important.

Merci aux éditions Hugo et Cie pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision du billet!