Londres, 1888. Alors que les femmes, surtout celles de la haute société, sont habituellement confinées dans les maisons à faire des travaux d’aiguille, Audrey-Rose s’intéresse de près aux travaux de son oncle, médecin légiste, et exerce son esprit scientifique auprès des cadavres. La série de meurtres qui secoue Londres est terrifiante tout comme elle est excitante et la jeune femme a bien l’intention de participer à la recherche de celui qu’on surnomme le Tablier-de-Cuir, même si cela l’oblige à passer davantage de temps avec Thomas Cressman, un étudiant qui n’a pas la langue dans sa poche et l’énerve autant qu’il la fait rougir. Toutefois, les indices qu’ils ramassent ne donnent bientôt plus le choix à Andrey-Rose : elle doit se rendre à l’évidence, le meurtrier pourrait être beaucoup plus près d’elle que prévu…
Entrainant son lecteur dans le Londres victorien auprès d’une héroïne qui a la tête forte et qui n’a pas froid aux yeux, Kerri Maniscalco parle de famille, de secrets et d’hémoglobine dans ce récit d’enquête. Complexe, le roman s’adresse à des lecteurs avancés.
La prémisse est prometteuse : inspirée par le mystère de Jack L’Éventreur, l’auteure a utilisé les faits pour inventer une intrigue possible autour d’un homme qui a sombré dans la folie et qui menace les femmes de joie de Londres, pourchassé par une équipe formée de deux apprentis médecins légistes, une jeune femme au caractère bien trempé et un jeune homme astucieux… quoiqu’un peu arrogant. L’intrigue est bien ficelée, les indices sont dosés et nous entrainent sur une suite de pistes qui font qu’on reste captifs du roman. Le décor aussi est bien exploité et le côté féministe du récit, immanquable avec une Audrey-Rose qui défie tous les codes de la haute société, donne du tonus.
Malgré tout, j’en ressors incertaine à cause de l’intrigue romantique. Les passionnés de romans roses adoreront sans doute, mais il m’a semblé que la relation qui se tisse entre l’héroïne et le détestable Thomas (du moins essaie-t-elle de nous le faire croire entre deux battements de cils) était trop grosse. Et qu’elle ne collait pas à la personnalité d’Audrey-Rose. L’amour rend aveugle, je veux bien, mais bon… Enfin, cette idylle n’a pas gâché toute ma lecture, bien sûr parce que l’auteure sait bien jouer ses cartes et que sa façon de revisiter l’histoire de Jack est particulièrement bien trouvée.
Oserez-vous? Attention aux estomacs fragiles, les scènes de dissection sont particulièrement relevées, disons!
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