Kahalim l'Opulent

 
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Billet rédigé par Marie Fradette, spécialiste en littérature jeunesse

Orphelin depuis l’âge de sept ans, fils de Dizar le conteur et de Sarbina la danseuse – un voleur de mots et une sorcière, du moins aux yeux de plusieurs – Memhed devint en grandissant « un homme obstiné […] un homme habile, rude […] Il choisit d’être riche, très riche, plus riche encore, afin d’oublier qu’il avait été misérable. Il oublia. Il changea aussi de nom, ce qui est une forme d’oubli plus puissant encore. C’est ainsi qu’il devint Kahalim l’Opulent. » Un homme « plus dur que les pierres du désert, possédant sept palais, mille et un trésors et autant de femmes que le désert compte de grains de sable. »

Un soir, alors que Kahalim file vers sa couche, un vieil homme aux « yeux pâles et froids comme deux pierres » apparait sur sa route et lui lance un défi à la hauteur du vœu du marchand. Le vieillard lui somme d’aller affronter le désert, seul, afin de vendre sa plus précieuse marchandise. S’il échoue, il sera englouti comme tout plein de voyeurs égarés, mais s’il réussit, son vœu, soit celui de devenir le plus riche marchand jamais connu, sera exaucé.

C’est bien sûr un voyage au cœur de soi que lui propose le vieillard. Une façon de retrouver sa véritable nature et sa véritable richesse. La quête de soi et le retour aux origines qui sous-tendent ce récit sauront rejoindre les plus grands.

Mon avis

Dans une langue toute aussi riche que l’est le personnage central, avec des tournures stylistiques d’une grande beauté, Gérard Moncomble nous convie au cœur d’un conte qui trouve résonnance aujourd’hui, hier et demain. Intemporel, ce thème du voyage au fond de soi, métaphoriquement présenté dans un décor désertique, est livré avec poésie, raffinement et intelligence. Si la richesse de Kahalim est née d’un refus de ce qu’il était, de ses origines, ce périple lui permet d’outrepasser son indignation et de trouver l’essence de ce qu’il est réellement. Sur ce texte d’une grande beauté, empruntant au conte et à la philosophie, Anne Romby offre des tableaux gracieux, aériens faits de délicatesse, de précisions, de nombreux détails qui évoquent l’Orient et rendent avec grâce la profondeur du récit. Paru il y a déjà onze ans chez Milan, cet album – graphiquement comparable ici à l’œuvre d’art – invite non seulement à découvrir le talent de Moncomble et Romby, mais aussi et surtout à réfléchir autour d’un thème porteur. À lire, découvrir, redécouvrir.


Billet corrigé par Antidote 9 juste avant d'être publié par Marie Fradette le 23 avril 2017.
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Gérard Moncomble