À l’époque où vivent Silneï et sa sœur jumelle Minöa, la date d’anniversaire régit toute la vie. En effet, ceux qui naissent en janvier ont la chance d’aller dans la meilleure école, de poursuivre une carrière artistique, d’avoir des moyens qui créent de l’admiration et ceux qui naissent en décembre, à l’autre bout du spectre, n’ont que des carrières techniques de subalternes à la portée de leur main, vont dans une école où les cours sont ennuyants, répétitifs. Chanceuse, Silneï est née quelques minutes après minuit, le 1er janvier. Moins heureuse, sa sœur l’avait précédée. Et si leurs parents ont bien tenté de les élever de la même façon, plus les jumelles vieillissent et plus les différences sont flagrantes. C’est ainsi que quand, perdue dans les quartiers pauvres, Milnöa fait la rencontre de Klénao et découvrir le désir de rébellion de l’adolescent, elle est sensible à ses arguments. Et son arrivée dans le clan des rebelles pourrait bien tout changer…
Aussi libres qu’un rêve est un roman de science-fiction dans la lignée des récits d’anticipation à la Hunger Games. Abordant les thèmes de la manipulation de masse, des liens familiaux, de la liberté et des destins croisés, Manon Fargetton signe un récit ponctué par de nombreux rebondissements.
Manon Fargetton avait dix-huit ans quand elle a publié la première version de ce récit d’aventures. Si on reconnait tout de suite son efficacité dans l’art de manier l’intrigue et la fougue de ses personnages, le récit souffre quand même de quelques faiblesses, quelques fils, notamment celui des messages subliminaux dans la musique, qu’on oublie en cours de route.
Comme d’habitude dans ce genre de récit, il faut accepter que les dés sont pipés, que tous les ingrédients d’une révolution potentielle se retrouvent au même moment ensemble et que le dictateur de la Région, homme dépeint comme rationnel et calculateur, ait une faiblesse terrible, un talon d’Achille qui le mène à sa perte. C’est peut-être que je lis trop de ce genre de récits qui fait que je suis un peu moins indulgente, mais il est vrai que tout semble parfois trop facile. Mais en 191 pages, il est difficile de creuser davantage, j’en conviens.
D’ailleurs, l’auteure qui a depuis publié de nombreux autres romans a su tirer le meilleur de l’univers inventé. Ses personnages principaux sont intéressants parce que nuancés, les dérives du futur qu’elle a imaginé sont crédibles et l’action est bien dosée pour mener vers une finale forte en émotions.
Le grand plus? Ce roman est disponible (le sera au Québec dans quelques semaines, puisqu’il n’est qu’en numérique présentement) en deux formats : poche et pour les dys (voir le billet sur cette collection). Hyper accessible, grand format, écrite dans une typo spéciale, cette deuxième version est géniale pour ceux qui ont des difficultés.
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