Lauryanne adore faire suer ses parents. C’est presque devenu un passe-temps pour l’adolescente en pleine crise, imbue d’elle-même. Ce matin-là, elle râle parce que Brandon ne l’a pas saluée. Lui traverse le champ de blé pour aller prendre le bus qui l’amènera jusqu’au stade où il espère que sa petite amie pourra l’aider à prendre une décision concernant la proposition, terrible, de son coach. Luc, seul à la maison pour une rare fois, voit enfin la possibilité de toucher au Hummer de son père, ce joujou que son paternel lui a dit de ne pas approcher, mais dont il rêve depuis trop longtemps pour résister. David, jeune homme simple d’esprit, marche dans les champs comme tous les jours quand une lueur attire son attention dans un fossé. Abigaïl râle parce que Brandon ne répond pas à ses multiples messages. Louella n’arrive plus à réfléchir, prise dans le même cercle d’images. Le garçon était là, sur la route, puis il n’y était plus…
Roman construit sous la forme d’un puzzle proposant une multitude de portraits d’adolescents dont les trajectoires s’entrecroisent à un moment fatidique, Champion propose aussi une réflexion sur les relations familiales, la loyauté et la pression de performance. Il est accessible aux lecteurs intermédiaires et avancés.
Il m’a fallu trois lectures pour en venir à bout. J’ai commencé deux fois le premier chapitre sans parvenir à le traverser, son héroïne, Lauryanne, étant particulièrement détestable dans sa crise d’adolescence, son nombrilisme, son langage argotique. Toutefois, dès que j’ai passé ce cap, je n’ai pas su m’arrêter. En effet, il ne faut pas beaucoup de pages supplémentaires pour se rendre compte que la construction est particulièrement intéressante et que tous les portraits se répondent, font partie de la même histoire, celle de Brandon, jeune athlète sous pression à la croisée des chemins… qui traversera la route au mauvais moment. Et si Lauryanne était détestable, les autres personnages ne le sont pas du tout. Christophe Léon propose en effet une palette vraiment diversifiée, des jeunes adolescents crédibles qui ont tous une réalité fort différente. Luc avec son côté très brut, Aristide, le jeune frère de Louella et sa tendresse cachée sous un look de caïd, les mots cachés et pris au fond de la gorge de David… Le mystère installé aidant, il est difficile de déposer le livre avant de l’avoir terminé et sa finale offre une belle réflexion sur le monde d’aujourd’hui et la réalité du sport de haut niveau. Une belle accroche, vraiment.
Attention toutefois, le roman plaira particulièrement aux lecteurs français qui se reconnaitront dans la langue, mais pourrait être plus ardus pour les Québécois qui pourraient rester sceptiques devant certaines expressions !
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