Les marées

 
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Capucine rêve de prendre le large. Son secondaire fini, elle ira étudier à Rimouski, près des baleines, loin de sa mère esthéticienne et de ses têtes blondes de sœurs, loin de son père toujours absent. Seulement, ses plans changent quand une lettre arrive de l’Angleterre, un petit bout de papier qui change tout, arrivant même à faire taire sa mère, l'intarrisable. 

Avant elle, ses parents ont eu une autre fille. Laissée en adoption. Une sœur qu’elle ne connait pas, mais qui est autant attirée par la mer qu’elle. Une sœur qu’elle ira rejoindre le temps d’un été, le long des plages de Jersey, et qui l’aidera peut-être à comprendre qui elle est vraiment…

Avec ce roman réaliste qui parle de famille, de filiation, des liens du sang, Brigitte Vaillancourt offre un récit qui parlera tant aux adolescents qu’aux adultes. Avec une écriture remplie d’images, elle entraine le lecteur dans un récit assez lent, mais qui se déguste tant dans le fond que dans la forme.

Mon avis

Ce qui frappe d’abord, c’est la plume de Brigitte Vaillancourt, tout en douceur, tout en images. Des phrases poétiques et percutantes qui dessinent peu à peu la mosaïque du récit, au centre duquel se trouve « une famille rapiécée, un maillage complexe, fait d’étoffes éparses et parfois jolies ».

Puis l’histoire prend son envol, quand la lettre arrive et qu’elle fait taire Solange, cette femme qui remplit normalement tous les blancs, mais ne trouve pas les mots pour raconter à sa fille l’histoire de l’autre, sa sœur, de laquelle elle a accouché en Angleterre sans pouvoir la ramener.

« Solange semblait inquiète, peut-être même qu’elle avait peur, et cela faisait un bruit discordant dans notre appartement. »

Brigitte Vaillancourt parle avec beaucoup de douceur de ces parents qui ne savent pas réagir à l’appel de leur fille adoptée. Comme Capucine, on est dans l’incompréhension par moment, mais jamais dans le jugement. C’est plutôt la relation entre les deux sœurs qui est mise de l’avant, leur façon de se retrouver et de chercher en l’autre des traits communs, les liens familiaux que leurs parents leur ont refusés, mais aussi cette envie qu’elles ont, chacune pensant que l’autre a eu plus de chance. Au fil du voyage que fera Capucine à Jersey, les blancs se rempliront peu à peu et, si chacune restera de son côté de l’Atlantique, on sent que le lien créé est de ceux qui durent.

En bref? Un roman poétique, très joliment écrit, davantage psychologique que dans l’action. Une œuvre à déguster, à savourer.


Billet corrigé par Antidote 9 juste avant d'être publié par Sophie le 31 octobre 2017.

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Les marées
Brigitte Vaillancourt
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Amélia Rendina (30.12.17 à 18 h 24)

Lecture facile, mais écriture riche! Je donnerais 4/5 parce que je suis restée sur ma faim. Le mystère entourant les parents pourrait nourrir 200 autres pages. Pourquoi pas un retour en arrière pour une suite ? Une plongée dans le passé des parents pour mieux comprendre ce qu'ils sont devenus au fil du temps ! D'ailleurs, Capucine reconnaît si peu ses parents sur une vieille photo d'eux que je me suis demandé, l'espace d'un instant, si elle aussi avait été adoptée. J'ai adoré «aller» dans les îles anglo-normandes: la description des lieux m'a fait découvrir ce coin de pays, qui a l'air magnifique!

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