Interfeel

Dans le monde où vit Nathan, tout le monde est interconnecté grâce à Interfeel, un logiciel qui permet à ceux qui nous entourent de ressentir vos émotions. Impossible de tricher dans les circonstances, impossible de cacher ses sentiments. Toutefois, quand un de leur enseignant se jette par la fenêtre devant eux, suscitant une panique comme Nathan n’en a jamais ressenti, l’adolescent se met à douter. Et la visite de la commissaire Ekaton et de son désagréable adjoint ne changera rien à la situation. Pire, en faisant la connaissance d’Élizabeth, une « sans réseau », Nathan comprendra qu’il y a de terribles secrets derrière le système en place…

Dans la lignée des romans dystopiques abordant le contrôle des sociétés par les dirigeants et ses dérives, les classes sociales ainsi que les rébellions, Interfeel offre aux lecteurs avancés et experts une intrigue dense de près de cinq cents pages.

Mon avis

Attention, cet avis est teinté d’une surdose de dystopie (mais oui, je les lis encore…)!

Il y a de chouettes choses dans ce roman, notamment l’idée centrale de ce partage constant d’émotions avec ceux qui nous entourent (relations amoureuses facilitées du même coup, ou gros moment de gêne quand c’est à sens unique) et le personnage de l’adjoint, un homme aux dents aiguisées et à l’ambition démesurée qui vient ajouter une dose de piquant à l’histoire.

On est dans un récit assez typique du genre : ceux qui suivent les règles et vivent connectés ont accès à des soins de santé supérieurs, de meilleures écoles, etc. Mais ceux qui refusent la technologie intrusive, qui posent des questions, ne sont pas considérés comme des citoyens à part entière. Quand Nathan s’aperçoit que quelque chose cloche, qu’il se met à sortir de la bulle dans laquelle il était, les révélations s’égrènent à un rythme régulier et l’intrigue déploie ses ailes. On reste toutefois assez classique et la finale est frustrante parce qu’elle annonce une suite… et ne donne donc pas les réponses attendues.  

Merci à Pocket Jeunesse pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour sa révision du billet!