Des animaux brutalement tués. Des adultes étranges qui se rendent à l’école en secret une fois la nuit tombée. Un nouveau venu à l’école qui éblouit un jeune adolescent. Un élève est retrouvé, étranglé, dans un placard. Différents élèves sont ciblés tour à tour par des messages agressifs signés « Le justicier ». Sur Tetra, une planète extraterrestre, un attentat se produit dans le local de science. Un enseignant se fait pirater son ordinateur et affiche au tableau un message hostile. Un élève aperçoit un nouveau, mais il semble être le seul à le voir. Un jeune garçon se fait constamment envoyer au bureau du directeur. Une adolescente exprime son amour par poèmes. Des élèves enquêtent pour savoir qui commet des attaques de plus en plus terrifiantes à l’école. Deux élèves se rendent à un bal masqué, déguisés de la même façon. Un élève intimidé disparait brusquement. Une adolescente mannequin reçoit des messages anonymes dans son casier. Un passionné d’énigmes reçoit un colis bien étrange…
Quinze histoires. Autant d’incursions dans le monde scolaire, proposées sous forme de nouvelles par une équipe d’auteurs aguerris menés par Richard Migneault, ancien directeur d’école lui-même. Les styles varient, tout comme les genres, mais le mystère n’est jamais loin. Pour tous les lecteurs, dès 11 ans.
L’avantage et le désavantage des recueils de nouvelles rédigés par des collectifs, c’est que chacun des textes est fort différent : dans le style, dans la langue (certains ont choisi une langue soutenue, d’autres s’expriment plus en mode « ado »), dans l’impact, dans le genre aussi, même si on est ici clairement dans des intrigues où il y a toujours un élément mystérieux.
Certains ont choisi des récits plus réalistes, du genre tranche de vie, d’autres abordent des thématiques plus spécifiques comme l’intimidation, d’autres encore explorent la romance. L’autrice qui se démarque le plus est toutefois Karine Lambert, alors qu’elle ose mettre en scène un décor scolaire de science-fiction (genre dans lequel elle a elle-même écrit un diptyque), sur une planète où les robots sont omniprésents. Lue à travers la multitude, elle ressort aussi par la qualité de son intrigue et l’intensité : on est ici dans une intrigue qui aurait pu être développée davantage tant on sent la matière.
Se démarquent aussi Robert Soulières et Simon Boulerice, dont les styles se reconnaissent entre tous, le deuxième avec un obsessionnel léger qui s’éprend d’un nouveau venu à l’école, texte ponctué des répliques en anglais (c’est beau et juteux), Martine Latulippe et André Marois, des habitués du style, qui semblent avoir cette capacité innée de créer du suspens à partir d’éléments qui semblent tout simples, Sonia Sarfati avec sa nouvelle qui se divise en deux parties qui se répondent jusqu’à la finale et Pierre-Yves Villeneuve, par la qualité de son histoire (chouette finale), mais aussi le prénom de son personnage principal : Jesse-James, rien de moins!
En bref? Un recueil qui ressemble à une courtepointe colorée et de qualité, à lire en plusieurs fois pour savourer!
Le plus plus? À la toute fin, on présente les quinze auteurs... mais sans les nommer. Un mystère de plus à résoudre!
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Bonjour Sophie! Il s'agit de Karine Lambert (et non Karine Raymond) qui signe une nouvelle dans le recueil. ;-)