La théorie de l'iceberg

Depuis son accident, Noé n’est plus le même. Alors qu’il passait ses journées sur sa planche, à prendre les vagues les unes après les autres, il a désormais peur de l’eau et n’ose même pas y tremper un orteil. C’est à travers l’écriture qu’il se redéfinit, notant ses idées dans un petit carnet. Un carnet rouge qu’il égare chez un client fou lors de sa première tournée comme bibliothécaire-livreur. Mais quand il se décide à retourner chez celui qui l’avait accueilli la première fois avec un fusil, il fait la connaissance d’un allié. Un auteur terré chez lui qui a oublié de vivre… mais sait toujours comment écrire.

Ce récit réaliste qui parle de résilience, de premier amour et d’écriture est le premier roman de Christophe Bouix et vise un public de 12 ans et plus.

Mon avis

« La théorie de l’iceberg », un titre qui va tout à fait à ce roman. Il y a la partie visible : l’histoire de Noé, son désarroi devant sa peur de l’eau, son impression de ne pas trouver sa place. Et puis il y a cette partie cachée qu’on découvre peu à peu, beaucoup plus large, avec sa passion pour l’écriture et l’amitié qui naitra entre lui et monsieur Heirera et le rapport à l’écriture qui est décortiqué au fil des pages. D’ailleurs, toutes les notions que donne monsieur Heirera au personnage principal et qui le nourrissent peuvent aussi nourrir le lecteur. Avec Noé, on se questionne sur le choix du narrateur, sur la force du titre, qui doit ressembler à de la crème glacée au rhum avec des petits raisins dessus, ainsi que sur l’importance des premières lignes et de tout ce qui n’est pas dit textuellement, mais bien ressenti au fil de la lecture.

Ce roman a vraiment fait écho dans ma tête à Comment je suis devenu cannibale grâce au rapport à l’écriture, mais aussi à Jusqu’ici, tout va bien pour le rôle de la bibliothèque comme endroit significatif et déclencheur chez des personnages masculins en déroute au départ. C’est une œuvre atypique, où l’on n’est pas dans l’action, mais où l’intérêt vient de l’évolution des personnages et des liens qui les unissent. 

Merci à Gallimard pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour sa révision du billet!