Jonas a travaillé comme un fou pour l’examen qui lui permettrait d’atteindre l’Ascension, de rejoindre les Inspirés dans le dôme et de quitter la misère des sans-noms. Comme sa sœur Hélix l’a fait avant lui, coupant tous les ponts avec sa famille une fois passée de l’autre côté des murs. Mais chaque année, il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus. Et Hélix a bien l’intention de venir avertir Jonas de ce qui l’attend s’il s’acharne à vouloir passer le test…
Avec Fabrice Colin au scénario et Carole Maurel aux dessins, Le village des sans-noms, premier tome de la série Eden, propose un récit post-apocalyptique davantage psychologique que dans l’action. Mais on installe ici les bases pour une suite qui sera sans doute plus relevée.
Mon avis
Même si les dystopies sont moins nombreuses cette année que dans les saisons littéraires passées, elles sont toujours à la mode. Après La révolte des Valtis, en voici une deuxième en bande dessinée et celle-ci a des airs de nouveauté parce qu’on a ici deux visions qui s’affrontent à l’intérieur d’une même famille et que le personnage principal, au lieu d’être celui en rébellion, est celui qui veut rester dans le rang, respecter la tradition. En effet, quand Hélix traverse la barrière (physique et psychologique) pour venir voir son frère à la veille de l’examen, c’est pour lui dire qu’elle n’a pas réussi seule : que les pauvres du bidonville, aussi intelligents soient-ils, n’ont aucune chance d’y arriver (et là on retrouve le génie de Fabrice Colin). Mais Jonas est tiraillé entre ce que lui dit sa sœur et ce qu’il a toujours cru, ce qu’il pense devoir faire. Et il n’est pas au bout de ses peines, car son père fait aussi partie d’un groupe de rebelles, mais d’une autre allégeance. Bref, on est près du point de rupture… mais ça viendra dans un prochain tome. En fait, cette bande dessinée est essentiellement une mise en bouche : on présente l’univers, on vit quelques rebondissements, mais, surtout, on prépare une suite qui risque d’être plus haute en couleurs.
Le petit plus? Les illustrations, expressives et colorées. C’est une bande dessinée attirante visuellement avec des cases où se cachent de nombreux détails.
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