L'horloge

Camille aime les habitudes. Les routines bien réglées à son propre rythme, comme une horloge. Mais ses parents déménagent souvent et, encore une fois, Iris doit changer d’école, cette fois pour sa cinquième secondaire. Et qui dit nouveau milieu dit nouvelles rencontres. Mais Camille a ses habitudes et sait comment éviter que les autres s’intéressent trop à elle. Du moins, c’était le cas avant que son diagnostic d’asperger tombe et que ses parents l’obligent à aller voir une thérapeute qui veut l’aider à socialiser. L’application de son Plan semble de plus en plus complexe à réaliser…

Paru dans la collection Tabou, L’horloge aborde le quotidien d’une adolescente asperger et sa difficulté à s’intégrer, à se créer une vie sociale. Écrit dans une langue accessible, il peut rejoindre tous les lecteurs.

Mon avis

Iris M. est asperger elle-même. L’histoire qu’elle raconte est donc particulièrement sentie : on a ici affaire à un récit personnel qui, bien que n’étant pas de l’autofiction, fait écho à du vécu. Et c’est ce qui fait la force du récit en lequel on croit dès le départ. Parce que Camille a des TOC, fait preuve de maladresse dans ses rapports sociaux, a des tics de langage… mais tout ça est bien réel. Et lire ce roman permet de vraiment comprendre comment se passe le quotidien de ceux qui vivent avec un TSA, à la fois quand ils sont seuls avec eux-mêmes et quand ils font face au regard des autres. D’ailleurs, les différentes tentatives sociales de Camille (dont une première relation amoureuse) sont vraiment intéressantes à découvrir.

Ce qui est aussi chouette dans L’horloge, c’est l’écriture d’Iris M. Constituée de phrases souvent courtes, mais fluides, elle est évocatrice tout en étant accessible.

« Je fonctionne selon des mécanismes très précis. J'aime le rythme. J'aime la régularité. J'aime savoir ce qui m'attend, et j'aime garder le contrôle de ce que je fais. J'aime repérer les motifs de chaque chose. C'est nécessaire. Je tourne en autonomie. Je n'ai besoin de personne pour remonter mes rouages... »

Ainsi, on peut vraiment entrer dans la tête de Camille et ressentir ses émotions comme son impression de décalage. Chapeau!  

Merci aux éditions de Mortagne pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour sa révision du billet!