Daniel, Christophe, Rose, Lucille, Jérémy, Sonia, Amir, Benjamin, Anna et Anaïs. Dix pensionnaires (plus ou moins volontaires) d’une école en Israël, en 1987. Et ce jour-là, alors que la première Intifada vient de commencer, ils sont dans un autobus en direction du mur de Jéricho. Dix adolescents aux histoires et aux aspirations distinctes qui deviennent la cible de Palestiniens en colère. Un face à face percutant avec un conflit terrible dont ils ne connaissaient pas l’ampleur.
Rachel Corenblit aborde le conflit israélo-palestinien de l’intérieur avec ce roman historique construit en mosaïque. Complexe, il vise les grands lecteurs.
« La première intifada, appelée également guerre des pierres, est un soulèvement de la population palestinienne contre Israël. »
Je ne sais pas trop par où commencer cette critique, comme je ne suis pas encore sure de ce que j’ai pensé du livre. Le sujet est fort, ce que vivront ces jeunes dans le bus est percutant, perturbant, bien amené, marquant. Bref, tout ça, mais j’ai eu beaucoup de difficulté à m’immerger dans l’histoire. D’abord parce que sa construction est éclatée. Si Daniel est le narrateur principal, le début du roman présente les dix personnages séparément (sauf les jumelles, toujours ensemble), avec leur histoire avant leur arrivée. Ça nous permet de découvrir leur personnalité ainsi que leur rapport à la religion et à Israël avant le choc de l’attaque du bus, mais les constants aller-retour, à la fois entre les personnages et dans le temps, peuvent être difficiles à suivre.
Par ailleurs, je n’ai pas vraiment accroché à Daniel lui-même, ce qui fait que j’étais mon enthousiasme de façon générale puisqu’il raconte la majorité du récit. Toutefois, quand l’attaque se produit, l’émotion est au rendez-vous et le début prend tout son sens (notamment avec les différents profils des personnages, athées, convertis, convaincus, sceptiques) et on sent les dix adolescents aux prises avec leurs pensées. Dénoncer qui ? Pourquoi ? Et après ? Quelle est l’implication ?
Bref, c’est un roman percutant qui permet de bien comprendre toute l’absurdité de la guerre (et 30 ans plus tard, ce conflit n’est toujours pas réglé) et l’impact qu’elle a sur tous, même ceux qui n’y sont pas forcément impliqués, mais il demande de la persévérance.
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