Aru Shah est une adolescente qui sait s'attirer des ennuis. Sa spécialité, ce sont les mensonges! Un jour, quelques élèves de son école viennent la confronter en la filmant avec leur téléphone au musée des Arts anciens et de la Culture indienne d'Atlanta. Sous la pression et par désir d'impressionner, Aru décide de faire quelque chose de formellement interdit : elle allume la mystérieuse lampe du chaos. Malheur!
À l’exception de la coupable, toute la ville se retrouve aussitôt pétrifiée, la mère d'Aru y compris. Un démon dangereux, qui était enfermé dans la lampe, vient de s'évader. Il s'agit de l'Ensommeilleur, le seigneur de la destruction du dieu Shiva.
Se débloquent alors les rouages d'une vieille prophétie. Aru est en fait la réincarnation d’une Pandava, soit une guerrière demi-déesse, qui doit vaincre l'Ensommeilleur dans les 9 prochains jours afin de sauver le monde. Pour l'aider, deux personnages feront leur apparition. Il y a Boo, un pigeon ancien-dieu-puni-repentant, qui n'est pas avare de conseils, et il y a surtout Mini, sa demi-sœur Pandava, qui est probablement plus courageuse et sage qu'Aru.
L'étrange trio, aidé par les dieux, devra récupérer dans le monde parallèle des démons les trois clés qui lui permettront d'entrer au royaume de la Mort. C'est là que les soeurs pourront trouver les armes célestes qui les aideront à combattre l'Ensommeilleur et son armée.
Aru Shah et la lampe du chaos est le premier tome d'une nouvelle série fantastique de la jeune autrice américaine à succès Roshani Chokshi. S'appuyant aussi bien sur la mythologie indienne que la culture populaire contemporaine, le roman offre une aventure fantastique, humoristique et complexe. Il convient aux lecteurs intermédiaires de 11 ans et plus.
Aru Shah et la lampe du chaos possède plusieurs éléments positifs. D'abord, il offre à ses lecteurs un récit fantastique complexe, dans lequel l'aventure est hautement relevée par les obstacles incroyables que franchissent les deux jeunes héroïnes. Entre autres, la scène au royaume de la Mort avec le pont de l'Oubli et la neige qui efface les souvenirs marque. Aru et Mini y rencontrent le gardien du pont, Shukra, dont l'histoire malheureuse éveille en elles autant de pitié que de dégout. Il y a ensuite l'apport indéniable des cultures, indienne et occidentale contemporaine, qui est bien senti tout au long du roman. Et, finalement, j'ai trouvé intéressant certains passages qui permettent aux lecteurs de philosopher sur l'amitié, la famille ou le féminisme.
Hélas, malgré ces bons côtés, la lecture du roman m'a été pénible dans l'ensemble. Le tout ne m'est pas apparu efficace, mais plutôt à la fois erratique et étroit. J'ai trouvé que la narration, s'attardant à trop de détails concernant la prophétie et la culture indienne mythologique, rend la quête difficile à comprendre. À l'inverse de cette complexité vécue par le lecteur, le récit déboule trop facilement, et les filles, bien que sympathiques, surprennent peu. Une étape mène à l'autre, et dès qu'il y a un détour ou un objet magique reçu, celui-ci se révèle finalement la clé inévitable pour résoudre un problème. Ça devient lourd. Quant à l'humour de l'autrice – qui m'a parfois fait sourire –, j'ai trouvé qu'il amplifiait le côté dérisoire de l'histoire : le dieu-pigeon qui attaque les ennemis en leur déféquant dessus, ou Aru qui sert des répliques de Batman, du Joker ou de Yoda aux créatures du royaume de la Mort, tout en portant son pyjama de Spider-Man...
Si Aru Shah et la lampe du chaos a su ennuyer le lecteur un peu difficile en fantastique que je suis, je crois tout de même qu'il pourra plaire aux grands amateurs du genre qui n'ont pas peur de longs livres aussi intenses que cocasses.
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