Piloter un avion est le grand rêve d'Élise Deroche. Or, cette jeune Française vit au début du 20e siècle, alors que l'aviation n'est qu'à ses débuts, et alors que la société patriarcale condamne les idées d'émancipation féminine. Certains font toutefois exception, comme Charles Voisin, un des premiers pilotes français, qui l'aidera à s'envoler.
L'ascension de l'héroïne ne se fera donc pas sans embuches. En plus des dangers liés aux premiers vols de l'histoire, Élise subit de fortes pressions d'hommes jaloux ou aux idées conservatrices qui tentent par tous les moyens de la décourager. Le premier sur la liste n'est nul autre que son propre père! Jusqu'où ces hommes sont-ils prêts à aller pour lui mettre des bâtons dans les roues? Élise, son petit frère Anatole et Charles craignent le pire...
La cascadeuse des nuages est un roman biographique qui retrace les débuts en aviation d'Élise Deroche. Abordant les thèmes du féminisme et de l'émancipation de la femme au début du dernier siècle, le livre vise un lectorat débutant de 10 ans ou plus.
Il n'en manque pas, de romans jeunesse qui présentent une héroïne forte et indépendante, et c'est tant mieux ainsi! La cascadeuse des nuages en fait partie. L'autrice Sandrine Beau nous y fait connaitre une jeune pilote qui, tout au long de sa jeune vie, a dû combattre les conventions sociales qui l'enfermaient dans un rôle qu'elle ne souhaitait pas. En plus d'être une pionnière de l'aviation, Élise Deroche s'est retrouvée à en être une du féminisme – ce qui était probablement aussi important à ses yeux, si l'on se fie au portrait d'intellectuelle et d'artiste que nous en dresse l'autrice. Pour quelqu'un qui découvre la montée du féminisme au 20e siècle, cette lecture se révèlera probablement aussi passionnante que révoltante. De plus, grâce à l’alternance entre le journal fictif de l'aviatrice et la narration du petit frère protecteur, le livre gagne un rythme agréable.
De mon côté, j'ai cependant fini par décrocher. Tout tourne autour du sexisme, omniprésent à l'époque, et de la peur de l'accident d'avion qu'on sait imminent. Cela n'amène pas que de la redondance, mais aussi un faible intérêt envers les personnages, qui souffrent d'un manque de complexité (peut-être à l'exception de la mère, un personnage plus que secondaire) : soit ils adhèrent complètement au féminisme, soit on les présente comme de grossiers personnages arriérés, hors de leur contexte social. Ça manque parfois de réalisme. Il en va de même pour certains détails historiques. Par exemple, j'ai trouvé curieux que le Tsar de Russie emploie un traducteur pour parler français à la jeune aviatrice, alors que le français était une langue couramment utilisée par la noblesse de la Russie impériale. Mais bon, comme je le disais, un lecteur moins pointilleux qui souhaite s'initier au féminisme par cette incroyable aventure qu'est l'aviation devrait pouvoir y trouver son compte!
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