Benjamin Kay souffre de la maladie d’Alzheimer. Puisque ses souvenirs s’estompent de plus en plus, il perd ses repères et ne reconnait plus les gens qui l’entourent. Qui est cette jeune femme qui habite avec lui? Où se trouve cette fameuse poupée qu’il a conservée toutes ces années? Tour à tour, Beniek Kijek, 11 ans, Ben junior (1955) et Beni (1961), ses manifestations du passé, prennent la parole et ressassent ses souvenirs. Du camp de concentration à son départ pour Londres en passant par sa vie en France et son weekend à Berlin pour rejoindre Tuva, son amour de jeunesse, les différents Ben tentent de freiner les pertes de mémoire pour que les morceaux du puzzle reprennent leur place. D’ailleurs, qui est cette inconnue qui est assise à ses côtés?
Le fait que ce soit la mémoire de Ben qui prend la parole pour raconter les diverses parties de son passé complique parfois la lecture pendant les premiers chapitres et une légère adaptation s’avère nécessaire. La narration à la deuxième personne peut aussi déranger certains lecteurs qui aiment moins ce genre, mais ce roman historique rejoindra les lecteurs passionnés des détails entourant la Deuxième Guerre mondiale.
Sarah Cohen-Scali possède le don d'offrir des histoires capables de toucher les lecteurs, et ce, même un bon moment après la lecture. Dans Aout 61, la vie de Ben ne laisse pas indifférent et on ne peut pas s’empêcher de se questionner sur les grands évènements historiques qui ont ponctué la Deuxième Guerre mondiale et leurs conséquences sur les générations qui ont suivi. Toutefois, c’est la partie consacrée à Tuva qui constitue le point fort du roman. La description de sa vie à l’intérieur du mur et de ses nombreuses restrictions dévoile avec efficacité le régime politique qui existait à l’époque. Le quotidien de cette jeune femme est rempli de surveillance et de mensonges. Ses journées ne se limitent donc pas à se rendre au travail et à s’occuper de sa famille. Constamment en alerte, elle fait tout pour demeurer ne pas mourir.
Bref, l’autrice réussit très bien à mettre en scène différentes réalités (camp de concentration, programme Lebensborn, la Guerre froide, entre autres) tout comme elle l’a fait avec ses deux précédents livres Max et Orphelins 88. Les amateurs de romans historiques seront comblés par ce récit unique en son genre.
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