Shino est tellement réservée et nerveuse qu'elle en a développé un problème d'élocution. En effet, la jeune fille a bien du mal à dire ce qu'elle pense et bégaie même quand elle doit s'adresser aux autres. Le pire se produit lorsque, le jour de la rentrée des classes, Shino doit se présenter devant les autres élèves. Incapable de prononcer son propre prénom, la jeune fille devient la risée de l'école.
Shino ne sait pas dire son nom est un one-shot qui aborde les troubles de la parole et la peur des autres. Il est adapté à tous types de lecteur à partir de l’âge de 13 ans.
Avec la sensibilité qu'on lui connaîit, Oshimi Shuzo nous fait entrer dans le quotidien de cette jeune fille peu sure d'elle et qui se sent inapte à la société japonaise. Shino ne s'aime pas, Shino ne veut pas déranger, Shino a peur de s'exprimer. S'inspirant de son expérience personnelle, le mangaka décrit avec justesse les sentiments de honte et de dépression qui s'emparent de Shino lorsqu'elle est incapable de parler. L'auteur en profite également pour aborder l'ijime, le harcèlement scolaire, mais sans jamais en faire le sujet principal de son manga. Le centre de l'histoire reste toujours le malêtre de Shino, mais également son cheminement pour s'accepter et commencer à s'imposer face aux autres.
Graphiquement, Shino ne sait pas dire son nom est tout à fait charmant tout en restant assez épuré. Le trait d'Oshimi Shuzo y est très délicat et beaucoup plus classique que dans d'autres de ses mangas, ce qui est tout à fait normal. En effet, ceux qui ont déjà des titres de cet auteur savent que son coup de crayon devient de plus en plus bizarre et hachuré lorsqu'il veut transmettre sur le papier la folie de ses personnages. Or, rien de malsain ou de véritablement dérangeant ne se produit dans ce one-shot. Il n'empêche que, comme à son habitude, Oshimi Shuzo dessine à merveille les émotions, même les plus intimes.
Si l'auteur est connu pour ses titres malsains comme Les liens du sang ou très violents comme Happiness, Shino ne sait pas dire son nom est, au contraire une oeuvre très tendre sur les hauts et les bas de l'adolescence, mais surtout sur l'acceptation de soi. Oshimi Shuzo aborde ces thématiques avec beaucoup de sincérité et douceur, nous offrant ainsi un superbe titre qui, une fois n'est pas coutume, peut se mettre entre toutes les mains. Si ça, ce n'est pas magnifique !
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