Harley Quinn débarque à Gotham sans un rond en poche pour aller vivre chez sa grand-mère. Une surprise de taille l'attend pourtant quand elle rentre dans son appartement : sa grand-mère est morte et les lieux sont désormais habités par Mama, un personnage haut en couleur. Travesti et meneur de revues dans un cabaret, Mama prend Harley Quinn sous son aile. Lorsque les Kane, la famille la plus riche de la ville, menace d'expulser le cabaret de Mama, Harley Quinn est prête à se battre. Mais aux côtés de qui ? En effet, entre le mystérieux et violent Joker et la pacifiste et engagée Ivy, son coeur balance.
Breaking Glass est un titre qui s’inscrit dans la collection Urban Link de Urban Comics, cette dernière mettant à l’honneur des personnages féminins forts pendant leur adolescence. Ce one-shot traite de l’engagement politique des jeunes, de la répartitions des richesses, mais également de la communauté LGBTQA+. Sa lecture est adaptée à tous types de lecteurs à partir de 14 ans.
À l'instar de Under The Moon qui mettait en scène Catwoman en pleine adolescence, Breaking Glass nous fait découvrir une Harley Quinn on ne peut plus ado. Tête en l'air, volatile, pas toujours très réfléchie et surtout facilement influençable, Harley Quinn va là où le vent la mène. Ainsi, malgré son histoire plutôt sombre, le ton du comics reste très léger, voire un poil humoristique. Oui, Breaking Glass est tout particulièrement agréable à lire. Il faut dire que son écriture a été confiée à Mariko Tamaki, qui n'a plus besoin de faire ses preuves dans le récit pour adolescents. On notera d'ailleurs qu'elle a remporté le Prix Eisner du meilleur scénario justement pour Breaking Glass. Si ça, ça ne donne pas envie d'y jeter un petit coup d'oeil...
Cette fois-ci, les thématiques abordées sont moins dures que dans Under The Moon, mais tout aussi importantes. À travers le personnage d'Ivy, le lecteur découvre le portrait d'une jeunesse militante et engagée, qui veut faire bouger les choses et changer les mentalités de manière pacifique. Mariko Tamaki fait également la part belle à la diversité en mettant une nouvelle fois en lumière l'importance d'avoir davantage de personnages LGBTQA+ dans les oeuvres pour adolescents. À côté de ça, on découvre également toute une réflexion sur la répartition actuelles des richesses et du pouvoir qui permet aux injustices et aux inégalités de perdurer. Enfin, le Joker représente enfin ces adolescents désabusés qui se sentent invincibles et se permettent toutes les extrémités.
Graphiquement, le comics est aussi beau que pouvait le présager la couverture. Steve Pugh a un coup de crayon très précis et réaliste, que ce soit au niveau de ses personnages très fins ou de ses décors hyper détaillés et grandioses. Il joue également avec la mise en page et le découpage des cases, ce qui confère encore un meilleur rythme à ce petit roller-coaster d'émotions. Enfin, la palette de couleurs tout dans des tons bleus, noirs et rouges, les fameuses couleurs d'Harley Quinn, apporte une très jolie touche d'uniformité à la BD tout en lui donnant une identité propre. C’est sans aucun doute le titre de la série Urban Link qui fera le plus parler de lui !
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