Marina aimerait juste être une ado normale, vivre avec son petit frère Vania et ses parents. Or, ceux-ci se sont séparés récemment. Si une part d’elle peut comprendre son père d’avoir laissé sa mère, elle ne peut lui pardonner. Maintenant, ayant déménagé avec sa mère et son frère, elle se retrouve seule et démunie face à « Elle », sa mère alcoolique.
Justine enseigne au collège. Elle est responsable du CDI. Blessée depuis l’enfance par un père alcoolique, Justine a le réflexe de se réfugier dans les livres, qu’elle partage passionnément à ses élèves. Toutefois, l’arrivée d’une nouvelle, Marina, bouleverse son quotidien. Son attitude et ses faux-fuyants lui sautent aux yeux, lui rappellent sa propre jeunesse et ravivent ses souffrances.
Elles est un roman psychologique de l’autrice française Sophie Rigal-Goulard qui aborde les relations familiales et sociales dans un contexte d’alcoolisme parental. Il convient à tout adolescent qui souhaite une lecture autour de ce triste thème.
Peut-on aimer quelqu’un qui nous dégoute?
L’alcoolisme parental n’est pas un thème facile à aborder, surtout d’un point de vue adolescent. Pour ce roman, l’autrice a choisi d’alterner les chapitres de Marina et Justine. Ce procédé donne du rythme et permet d’ajouter un peu de lumière à la noirceur du thème : Marina n’est pas seule à vivre ces problèmes. Justine, qui chemine dans sa vie et affronte ses démons du passé, agit comme une dose d’espoir pour les lecteurs et, on le souhaite au fil du récit, potentiellement pour Marina.
Parce que d’espoir, Marina en a cruellement besoin. Avec l’alcoolisme de sa mère – et les mensonges, les déceptions, les rendez-vous ratés, les frigos vides, les moments honteux et les éternelles excuses qui viennent avec –, avec son déménagement, l’éloignement et une relation tendue avec son père et sa meilleure amie, l’adolescente n’a que son petit frère comme aspect positif et stable de sa vie. On comprend rapidement que l’alcoolisme ne touche pas que le malade. Marina, en digne grande sœur, doit protéger son petit Vania. Qui reste-t-il, alors, pour veiller sur elle? Peut-elle faire confiance à son père? À sa meilleure amie? À cette prof insistante, Justine? Non, non et non! Marina ne peut pas parler, car « Elle » menace de mourir de chagrin si ses deux enfants chéris devaient s’éloigner. Voilà un bien grand poids et de bien lourdes responsabilités pour une si jeune personne... Marina espère, donc. Attend. Joue la comédie. Pourtant, l’alcoolisme chronique ne se guérit pas comme un rhume. Les mois passent, et rien ne change. Devant le malheur qui menace désormais son frère, elle doit agir. Mais que faire?
« Elles » est décidément un roman frappant, avec des situations fortes et déchirantes. Toutefois, la chute dans le malheur de Marina, qui offre peu de surprises ou de moments positifs, combinée à l’histoire de Justine, qui ressasse ses pensées noires, a maintenu une distance émotionnelle entre les personnages et moi, ce qui m’a empêché de plonger pleinement dans l’histoire. Malgré tout, j’ai apprécié ma lecture, qui aborde un sujet important et trop fréquent, et qui m’a permis de mieux comprendre ce qui peut se vivre dans les familles affectées par l’alcoolisme.
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Ce livre m’a bouleversé. Pour celui à qui la vie offre peu de moments positif, la distance émotionnelle avec les personnages est mince!