« Mamie pense que l’arbre du jardin protège la maison. Papa, viens me chercher ! »
Soledad avait prévu un été bien tranquille avec les copains avec ce bac réussi. Mais ses parents, nouvellement divorcés, ont vu les choses autrement et la voilà partie pour trois semaines chez sa grand-mère, dans un coin paumé. Si l’ennui est quand même bien présent au départ, il y a aussi les souvenirs, le quotidien avec cette grand-mère chaleureuse qu’elle sent bien seule et ces étranges évènements qui se produisent dans les alentours. Ça commence par une cabane saccagée et la découverte d’un long couteau ensanglanté, puis la mort de moutons, l’attaque d’animaux domestiques. Rien pour rassurer Soledad, d’autant que sa grand-mère a perdu depuis longtemps la clé de la porte arrière et ne compte pas changer de serrure. Albert veille, dit-elle. Mais comment un arbre peut-il les protéger d’un psychopathe en liberté ?
Un été avec Albert est un livre d’ambiance, un livre qui entraine son lecteur à la suite de son héroïne dans un univers qui se révèle de plus en plus surprenant et joue avec les genres, mais qui laisse surtout une large part aux émotions. Pour tous les lecteurs.
C’est une lecture bien particulière que celle-ci, un livre un peu hors du temps, un peu ovni, avec une héroïne qui s’exprime dans une langue riche, sait bien faire imaginer les décors, ressentir ses émotions, une héroïne qui lit aussi Zola et parsème son discours de références à plein d’autres univers, de Game of Thrones au Seigneur des anneaux.
L’intrigue concoctée par Marie Pavlenko mélange par ailleurs plusieurs genres. Si on est dans un récit davantage de type psychologique au départ, avec cette adolescente prise dans un divorce difficile, envoyée de force à la campagne chez une grand-mère qui la surprotège et où elle pense qu’elle va s’ennuyer longtemps, les premiers évènements étranges apportent une touche de suspens et le tout tourne au fantastique à la toute fin grâce à un élément précis. Un été avec Albert, c’est donc un petit ovni littéraire, fort bien écrit, qui coule, parfaite lecture estivale, avec des personnages bien campés (j’ai eu un coup de coeur pour Elvira, et le moment où Soledad raconte son histoire permet à l’autrice de faire le parallèle avec les migrants d’aujourd’hui même si son intrigue est à des lieux), un récit qui offre plusieurs rebondissements et une fin qui goute l’espoir. Chouette découverte !
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