Ils l’ont appelé « Le monstre des masques » et même si son identité aurait dû rester secrète, sa tête a fait le tour des réseaux sociaux, si bien qu’il est traqué, en prison comme dehors. Lorsqu’il est attaqué dans la cour et est transféré en ambulance, Sacha saisit l’occasion pour se sauver en montagnes, retrouver le territoire que son père lui a appris à voir comme le sien.
Océane, elle, a dû abandonner ses études de médecine et s’est réfugiée dans les montagnes pour l’été, seule avec les brebis qui ne jugent pas son corps hors norme. Il y a la solitude, oui, qui pèse, mais l’absence de regard sur elle ne lui manque pas.
Louise, finalement, a le problème inverse. Sa plastique attire l’intérêt et son rédacteur en chef préfère l’envoyer soutirer des confidences aux stars plutôt que mener des enquêtes comme elle le voudrait.
Mais voilà, il y a cette évasion, et les trois destins qui se rencontrent.
Muriel Zurcher brille avec ce récit qui mise sur un équilibre entre action et psychologie et traite de conspirationniste, de famille, de grossophobie, de découverte de soi et d’apparences. Pour un lectorat intermédiaire et avancé.
C’est encore une fois grâce à une recommandation d’une abonnée que j’ai sorti ce roman de la pile et je ne l’ai pas du tout regretté. J’ai déjà aimé des titres de l’autrice Muriel Zurcher, mais celui-ci est désormais mon préféré.
Pour les multiples couches à l’histoire, qui se dévoilent comme un ognon, par pelure, alors que des scènes du passé son présentées et qu’on découvre tout ce que Sacha a traversé, tout ce qui l’a construit, l’a amené là, mais aussi qu’on comprend mieux cette histoire de « monstre des masques » ancrée dans notre actualité. En effet, ce récit s’enracine dans notre univers désormais touché par la covid, par la peur de la transmission, ainsi que les idées pour le moins extrémistes qui émergent depuis quelques années. Le personnage du père de Sacha est à cet égard absolument fascinant. Mais Muriel Zurcher ne nous donne pas tout au départ, et entrecoupe le récit principal avec des chapitres s’intéressant à Océanne et Louise, qui, on le devine, auront ensuite un rôle à jouer. L’entremêlement est particulièrement réussi et l’émotion monte au rythme du suspens, alors que la police se rapproche dangereusement du « monstre des masques » et qu’on espère que la vérité éclatera. Parce que rien n’est simple et que, si Sacha a plaidé coupable, c’est pour une raison…
Bref ? Un roman puissant, qui parle de dérive, d’amour problématique, mais aussi de résilience, de beauté et d’entraide. À lire !
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