#Consentement

 
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Sophie n'a pas vraiment aimé ce livre

Élève performante surveillée par des parents des plus conservateurs, ballerine, Juliette est habituée à suivre les règles même si ces dernières l’embêtent. La vie de l’adolescente de 16 ans bascule toutefois quand le magnifique Niko Pov s’intéresse à elle. Il faut dire que l’élève de cinquième secondaire a un charisme fou. Alors quand il l’invite à un party chez lui, Juliette n’hésite pas. Même si cela implique de faire de la peine à sa meilleure amie Léa, qui ne comprend pas ce qui l’attire chez ce bellâtre et est méfiante, et même si cela implique de mentir à ses parents. Mise en beauté par sa nouvelle amie Alex, Juliette attire tous les regards sur la piste de danse, alors qu’elle peut enfin montrer tous ses mouvements préférés de popping. Sauf celui de Niko, qui semble flirter outrageusement autre part. Mais quand elle se décide à partir, frustrée de la tournure des évènements, son hôte revient vers elle. Et profite de son enivrement et de son intérêt pour lui proposer de monter avec lui à l’étage…

Paru dans la collection Nuances, #Consentement parle d’agression sexuelle, d’adolescence, d’entraide et de résilience. Pour un public avisé !

L’avis de Sophie

J’ai beaucoup aimé Dans le ventre d’Alice paru dans la même collection, j’avais donc très hâte de découvrir ce titre-ci, d’autant plus que le thème est d’actualité, et porteur. Je suis toutefois vraiment restée sur ma faim, notamment à cause des incohérences dans l’écriture.

Parce que l’histoire en elle-même est intéressante. Juliette est une adolescente qui est davantage dans l’ombre de la lumière, incomprise par ses parents, et se voit tout à coup mise en valeur par l’attention que lui porte un des garçons les plus populaires de l’école. Le jeu de séduction qui rentre en ligne de compte et qu’elle ne maitrise pas (tout comme les poses suggestives pour les publications Instagram ou encore la consommation d’alcool ou de drogue dans les fêtes), si bien qu’elle n’a pas le recul pour voir le piège se refermer sur elle. Psychoéducatrice, l’autrice Stéphanie Deslauriers aborde avec sensibilité aussi « l’après » l’agression, peu importe qu’elle soit vécue frontalement par la personnage principale, ou encore via un personnage secondaire, selon notre choix. Dans les deux cas, elle montre comment c’est la force du groupe qui permet à la victime de s’en sortir, comment il faut de la compassion, de la douceur, de l’accompagnement, et aussi comment il est nécessaire de prendre la parole pour que « la honte change de camp ».

Malheureusement, il y a des faiblesses dans la crédibilité de l’ensemble, des éléments qui auraient pu être retravaillés : le langage de la narratrice varie considérablement au fil des pages alors qu’elle utilise tantôt des expressions vraiment trop adultes (« qu’est-ce que j’ai fait au bon dieu » ou encore « short and sweet »), tantôt des anglicismes plus d’actualité, qu’elle s’exprime tantôt dans une langue très propre, tantôt remplie d’élisions. De même, les DM échangés sur instagram sont rapportés en dialogue dans la première partie, mais mis en forme dans la deuxième, ce qui est surprenant. Et encore, certains personnages changent trop rapidement, comme Léa qui passe de l’ignorance à l’explication claire de la culture du viol (alors qu’elle aurait pu réagir et donner sa vision de la chose bien avant) ou encore les parents de Juliette qui sont au début froids et vraiment antipathiques et qui changent du tout au tout trop soudainement. Ces détails m’ont vraiment fait décrocher, alors pourtant que le récit est bien de son temps, voire nécessaire vu son sujet.

En bref ? Un roman qui aurait gagné à être davantage travaillé. mais une histoire forte, actuelle, qui pourrait en faire réfléchir plus d’un.

Le plus plus ? J’ai beaucoup aimé que les deux choix mènent à une agression (même si, bien sûr, ce n’est pas souhaitable). En effet, il y a quelque chose de très authentique dans cette démonstration des réflexes du prédateur, qui finit toujours par se chercher une nouvelle proie. Glaçant… mais réel.  

Merci à Boomerang pour le service de presse !

Billet corrigé par Antidote 9 juste avant d'être publié par Sophie le 4 avril 2022.

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#Consentement
Stéphanie Deslauriers
sur leslibraires.ca.
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Stéphanie Deslauriers