Survivras-tu ? À la nuit de l'horreur

Cristina ne voulait pas se rendre à la nuit de l’horreur, elle qui a déjà vécu suffisamment d’évènements traumatisants et qui assiste au quotidien au combat de sa mère contre la maladie. Mais cette dernière et ses amis insistent : la jeune adulte doit se changer les idées. C’est ainsi que Cristina s’enfonce dans les bois pour cette soirée au cours de laquelle les organisateurs ont prévu divers scénarios en fonction de la couleur du teeshirt de chacun, et où des immerseurs jouent à leur faire peur. Toutefois, certains ont aussi l’intention de profiter du moment pour se venger et la soirée dérape…

 « On se revoit demain matin… ou pas »

Paru dans la nouvelle collection Survivras tu ? des éditions Scarab, qui proposent des histoires d’horreur au cours desquelles les lecteur.trice.s font des choix, ce livre se base sur un jeu immersif existant dans la réalité. Mathieu Fortin le transforme toutefois habilement en un monde terrifiant ou la vengeance se dévore… ou s’aspire. Pour un lectorat avisé !

L’avis de Sophie

Alors que j’évitais l’horreur comme la peste au début de Sophielit.ca (je suis une vraie peureuse), je sais tout l’intérêt que ces livres ont pour les ados et je dois dire que j’y trouve de plus en plus de plaisir au fil des ans. J’étais donc ravie de découvrir cette nouvelle collection et son concept : un roman d’horreur où les lecteur.trice.s peuvent choisir à quelques reprises la direction que prend le héros ou l’héroïne (mais rares sont ceux qui permettent de survivre, sachez-le).

Dans ce livre-ci (trois Survivras-tu ? sont parus simultanément), Mathieu Fortin installe tout de suite les bases et on ne fait pas dans la dentelle : un père qui veut se venger, des spectres qui attendent de pouvoir revenir et une héroïne en manque de repères, stressée suite à une agression et anxieuse (en plus d’avoir une connexion certaine avec l’au-delà, comme on le découvre ensuite). Puis les premiers choix arrivent… et l’horreur ne tarde pas, alors qu’on tombe à tour de rôle dans le suspens, le dégout, le sanglant ou encore le spirituel.

J’ai aimé l’idée du jeu initial parce que ça fait en sorte que les personnages ne savent jamais où est la limite entre le théâtre et la réalité et que la peur est prévue et acceptée (du moins en partie). J’ai été un peu surprise par le petit nombre de choix possibles (quand on prend une direction, on doit souvent lire plusieurs chapitres avant d’arriver à l’embranchement suivant), mais on s’y fait. Si certains éléments peuvent aussi sembler répétitifs si on lit les différents parcours les uns à la suite des autres comme je l’ai fait, il y a quand même une multitude de possibilités et on découvre au fil des choix ce qui se produit ailleurs dans le terrain de jeu et qui fait en sorte que, dans les rares occasions où Christina survit, on parle de véritable massacre.

Je suis parfois restée sur ma faim devant certains parcours plus courts, avec une fin abrupte (un des choix initiaux est plus intéressant que l’autre, il m’a semblé), cependant l’écriture est fluide, efficace dans la description des moments les plus intenses et j’ai eu du plaisir à découvrir les multiples possibilités.

Le petit plus ? Le chapitre 32 est écrit dans une typo différente et aucun chemin n’y mène parce que… c’est un extrait d’un autre livre de la série. Curieuse, je suis allée vérifier dans les autres et c’est chaque fois le cas. Belle trouvaille pour nous donner envie de découvrir les romans suivants !

Merci aux éditions Scarab pour le service de presse !