Il n’y a que dans la nature qu’elle peut être elle-même. Qu’en chantant devant ses arbres qu’elle peut laisser libre cours à ce qui coule vraiment dans ces veines, cette fille que les autres ne voient pas alors qu’ils rient plutôt du garçon qu’elle n’est pas.
« Je suis une peinture à numéros.
Bien que mes parents aient dessiné mes contours,
il me faut les remplis avec mes propres couleurs. »
Avec une poésie narrative accessible, Gabrielle Boulianne-Tremblay signe une première oeuvre jeunesse qui parle de transidentité, de nature et d’affirmation de soi avec sensibilité. Pour toustes.
Chaque roman de la collection Unik se décline autour d’une image forte, métaphore à laquelle tout s’arrime, et le choix de la nature ici est particulièrement fort puisqu’il fait écho à soi, à sa propre nature, à son besoin de pouvoir s’affirmer pleinement. Prenant appui sur un souvenir qu’elle n’avait pas partagé dans La fille d’elle-même (roman paru en littérature vieillesse), Gabrielle Boulianne Tremblay parle de cet endroit où elle pouvait laisser libre cours à ce qu’elle était, des peurs qui la contraignaient au silence et de ce moment libérateur où sa mère la voit enfin telle qu’elle est et l’accepte.
Si j’aurais aimé que les personnages des parents soient un peu plus développés, ne serait-ce que pour mieux saisir comment celle qui accordait si peu d’importance à son enfant et ne le voyait pas comme il était tend les bras, je comprends aussi le besoin de laisser toute la lumière sur le papillon qui émerge au creux des bois, sur cette héroïne qui peut enfin respirer pleinement et habiter tout son corps. Touchant.
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