Amande

 
  • Sophie a adoré ce livre
     
  • Partager ce billet
     
  • Fiche technique
Sophie a adoré ce livre

C’est une question d’amandes. D’amygdales qui ne se sont pas développées comme prévu, ce qui fait que Yunjae ne ressent rien. Ni colère, ni tristesse, ni joie. Un monstre, disent certains. Un adorable monstre, lui chuchote sa grand-mère qui, avec sa mère, tente de l’aider à comprendre le monde qui l’entoure sans se fier aux repères habituels et à ne pas trop se faire remarquer. Mais quand un drame terrible se produit la veille de Noël l’année de ses 16 ans, Yunjae se retrouve seul. Et si tout lui parait plus difficile, la solution est peut-être d’essayer de comprendre la folie qui a animé l’homme qui lui a enlevé sa famille. Folie qu’il aperçoit dans les yeux de Gon, nouveau venu à l’école.


Et si, entre trop grande émotivité et absence de réaction, il se trouvait un pont ?

Roman acclamé en Corée, Amande est un récit psychologique marquant qui parle de Yunjae, oui, mais qui aborde surtout ce qui fait un humain, dans toutes les nuances de son spectre. Pour lecteur.trice.s avisé.e.s.

L’avis de Sophie

Je savais que c’était un roman à grand succès, oui, mais rien d’autre quand j’ai commencé à le lire et j’en suis bien heureuse parce que j’ai pu me laisser voguer tranquillement, découvrir avec bonheur à la fois le récit et la forme de ce livre singulier, ainsi que voyager, le temps de quelques centaines de pages, en Corée du Sud.

Il y a ce cadre, d’abord, qui déstabilise un peu, notamment quand il est question de la culture scolaire, et qui se dévoile dans une multitude de détails : les repas, la façon de se conduire, le rapport à la famille.

Il y a l’intrigue aussi. Qui se termine peut-être un peu trop bien pour moi (je ne changerai pas, j’ai de la difficulté à croire que tout peut bien se passer) même s’il y a tout de même de la souffrance et des scènes dures dans les derniers chapitres, mais qui se dévoile aussi en quatre parties fortes qui permettent aux lecteur.trice.s de voir Yunjae évoluer, de l’accompagner dans sa perte, dans sa quête de repère et, le plus fascinant sans doute, dans les liens qu’il finit par créer, notamment avec Gon, alors qu’il ne comprend pas, au départ, ce que son corps vit, que ce qu’il développe, c’est aussi de l’amitié.

Le plus intéressant reste toutefois l’écriture, si bien rendue par la traduction. C’est d’ailleurs abordé à la fin du roman, en postface, à la fois par l’autrice et la traductrice, pour représenter cette distance entre Yunjae et le monde, pour rendre le gouffre entre le héros et Gon (qui aurait été mon préféré (j’aime les grands blessés de la vie) s’il n’y), la façon dont ils abordent la vie par deux entrées opposées et comment leurs confrontations créent un pont, la fascination qu’ils ont l’un pour l’autre. La difficulté aussi de modifier peu à peu la voix du narrateur puisqu’il change, puisque ses amandes évoluent un peu, chose que son corps ressent avant son esprit (ce qu’il décrit lors de sa rencontre avec Dora est juste fascinant à voir de l’extérieur, alors qu’on comprend bien avant lui ce qui se produit).

En bref ? C’est un récit particulier, mais vraiment intéressant, sur plein de plans. À découvrir absolument !

Merci à Pocket jeunesse pour le service de presse ! 

Billet corrigé par Antidote 9 juste avant d'être publié par Sophie le 30 juin 2022.

Vous avez aimé le billet ? Procurez-vous le livre…

Amande
Won-pyung Sohn
Sophie a adoré ce livre
sur leslibraires.ca.
Vous avez trouvé une faute ? Oui, j'en laisse parfois passer. N'hésitez pas à me la signaler à sophiefaitparfoisdesfautes@sophielit.ca et je la corrigerai ! Merci et bonne lecture ! :-)

Ajoutez votre voix à la conversation

Nouveau commentaire

(ne sera pas affiché)
Votre commentaire :

Ce site aime la langue française, merci de ne pas trop la maltraiter dans votre commentaire.
ANTI-SPAM : Combien font 2-1, écrit en lettres ?
Réponse : (indice : entrez un chiffre inférieur à deux)
• • • •
Amande
Won-pyung Sohn