Amy a tout prévu pour atteindre ses objectifs, Stanford, l’université de ses rêves, au point de mettre fin à sa relation avec son petit ami pour obtenir les notes qui lui garantiront une bourse d’études. Mais quand son beau-père perd son emploi et qu’elle doit en trouver un à son tour pour aider sa famille, tout menace de s’écrouler. Il y a ce temps qu’elle passe au magasin de disques Spirits au lieu d’étudier, oui, mais il y a aussi Oliver. Et celui-ci est une véritable catastrophe pour sa concentration.
Oliver aussi a des rêves. Mais ceux-ci sont étouffés entre les bras de sa mère trop protectrice, ce qu’il pense qu’il devrait faire et ce qu’il ne veut surtout pas être, un homme détruit par ses émotions comme son père. Luttant donc déjà pour mieux se comprendre et se donner le droit d’être lui-même, Oliver n’a pas de place pour quelqu’un dans sa vie. Même si elle s’appelle Amy et qu’à son contact il a l’impression que tout son être s’éveille enfin.
Dans ce récit traversé par la musique, Vicky Skinner parle d’amour, bien sûr, mais aussi d’ambitions, d’héritage familial et d’amitié. Sillonnée par des scènes plus sombres, mais aussi lumineuse, cette histoire à deux voix s’adresse à un lectorat intermédiaire et avancé.
Vous avez lu le résumé et vous savez comment cela va se terminer, oui ? Tout à fait. Mais est-ce une raison pour s’empêcher de lire ? Pas du tout ! Parce que le récit a beau être assez classique et peu prévisible (du moins pour sa finale), le chemin proposé par Vicky Skinner vaut vraiment le détour.
Pour les personnages, d’abord, tant les principaux que les secondaires, d’ailleurs, chacun ayant une couleur claire, chacun ayant des démons à surmonter, des peurs, mais aussi des envies parfois plus fortes que tout. Un instinct quasi impossible à faire taire. Pour le décor ensuite, avec ce magasin de disque et la musique qui traverse l’ensemble du récit. Pour l’écriture enfin, fluide et efficace, et les thèmes plus difficiles abordés en filigrane de l’intrigue principale, avec l’ambition d’Amy, mais aussi sa famille nombreuse et encore les suites de sa séparation, avec l’héritage familial d’Oliver, le spectre de son père qu’il doit aller chercher trop souvent saoul mort dans les bars et auquel il ne veut absolument pas ressembler. On s’attache vite au duo principal et la suite logique de leur histoire est juste un petit bonheur. Pour les amateur.rice.s de fleur bleue, mais aussi celles et ceux qui ont simplement besoin d’une lecture légère, d’un baume. Et si on pouvait croire que le meilleur nous attendait ?
P.S. Ne vous fiez pas trop au « marketing » du livre : la cover n'est pas top et le titre, pas représentatif. Osez, vous verrez !
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