Tenter de vivre sa première sexuelle dans une chambre lors d’un party. Un premier baiser forcé qui laisse un arrière-gout amer. Le stress quand son chum n’est plus sûr s’il a envie de faire l’amour. Une première pipe au gout de Doritos (et autres découvertes de zones érogènes). Apprendre le lâcher-prise avec les filles. Développer son imagination masturbatoire. Gémir instinctivement sans comprendre ce qu’on devrait vraiment ressentir. Découvrir son propre corps. Combattre sa timidité devant une opportunité claire.
Ma première fois, c’est neuf textes, neuf auteur.rice.s, neuf regards différents et diversifiés sur la sexualité, qu’elle se pratique seul.e, qu’elle demeure encore au stade de l’imaginaire ou qu’elle se vive (ou pas) avec un.e réel.le partenaire. Attention, si certains récits sont adaptés à un public assez jeune, d’autres sont très… graphiques ! Pour public averti !
« Eh oui, tout cela est gênant au début. Certains disent aussi qu’on est toujours un peu gêné.e. Le confort à nu, ça ne s’apprend pas dans un guide. On peut toutefois commencer à en parler. »
Oh que le concept est intéressant et décliné de façon parfaite ici ! Il y a de tout : première relation sexuelle (avec ou sans pénétration), oui, mais aussi première pipe, première masturbation, premier baiser, première déception. Et le tout dans un prisme de diversité multipliant les points de vue, ce qui permet à un large lectorat de s’y retrouver.
Chaque auteur apporte sa couleur, son style au recueil. Parfois plus éclaté, coucou Jérémy Larouche, parfois plus cru, coucou Nicolas Michon, souvent dans le passé puisque plusieurs auteurs et autrices parlent de leur propre expérience… qui donc remonte à quelques années quand même. Ce qui en ressort, outre l’impression que la musique (salutation aux Backstreet Boys) ou les moyens de l’écouter (lecteur CD, bonsoir) évoluent, c’est l’universalité des sensations : du fou rire au malaise, du désir à l’absence, de la motivation à la résignation, tout ce qui est raconté sent clairement l’expérience personnelle et cela permet de rayonner entre les lignes. De donner cette impression aux lecteur.rice.s que les réactions possibles sont multiples et toutes valides. Que la communication, aussi, ça aide. Et que parfois, ça prend du temps.
Bref, j’en veux plus !
P.S. Je salue le courage des auteur.rice.s ainsi que de la Bagnole. Parler de sexu si frontalement, ce n’est pas toujours évident et il faut trouver la bonne « porte d’entrée » parce que si les adultes en parlent trop, alors les ados décrochent. Mais ce recueil devrait trainer partout. Partout.
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