Elle avait tellement hâte de devenir une « vraie femme »! Pourtant, chaque mois, la vie se complique. Entre les répliques de son entourage, les tabous sur les menstruations et son humeur maussade, la narratrice tente de traverser les dures journées de son cycle en se préservant du mieux qu’elle peut.
Le cycle du silence est un court roman poétique qui traite de la vie d’une adolescente durant ses règles. Il convient à tout.e lecteur.rice sensible au bienêtre de la moitié de la population mondiale.
Le cycle du silence propose une incursion intime et poétique dans les pensées d’une adolescente vivant avec ses règles. Bien sûr, le lecteur y côtoie les douleurs et malaises physiques variées que les femmes peuvent vivre, mais il n’y a pas que ça.
« Montre-nous donc ton beau sourire! »
Ce genre d’invitations fréquentes aux apparences banalement empathiques sont perçues par la narratrice comme des dards. Prisonnière entre les appels à rayonner de bonheur et ceux à cacher ses règles, entre son désir de fuir et celui de crier, c’est dans le silence compatissant de son amie qu’elle trouve refuge pour un moment. Cette scène constitue un passage particulièrement beau du roman, qui nous rappelle à quel point vivre ses émotions de façon authentique fait du bien. Et que les attentes sociales peuvent devenir un poids, qui nuit spécialement à la santé des femmes.
Le roman fait réfléchir, donc, et c’est très bien comme ça. Mais même si c’est mon côté intello et engagé qui a parlé en premier, n’allez pas penser que c’est un essai; c’est bien de la poésie! Fidèle aux autres opus de la collection, il présente de courtes pages accessibles qui ont du style et qui sont agréables à lire. Plusieurs jolies figures font d’ailleurs ressentir les hauts et – surtout – les bas de l’adolescente.
Une précision finale. En tant qu’homme, j’ai peur de passer à côté d’un message important ou d’agir en intrus en écrivant ici. Après réflexion et après la lecture des notes de l’autrice en fin de livre, je me suis toutefois convaincu de prendre la plume pour parler de cette histoire. Si on veut briser les tabous qui augmentent la charge mentale des menstruations et favoriser l’acceptation des règles dans l’espace social, je suis convaincu que les garçons et les hommes doivent en parler. Après tout, si j’ai bien compris, le problème n’est pas le cycle menstruel, mais le cycle du silence, qu’on impose souvent inconsciemment aux femmes.
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