« On ne veut pas que tu penses, on veut que tu dé-penses. »
Qui peut dire qu’il ou elle vit entièrement sans contact avec Google, Apple, Facebook, Amazon ou Microsoft ? Mission quasi impossible à notre époque technologique ou ces géants règnent sur l’empire numérique et font leur pain et leur beurre avec les données de leurs utilisateur.rices.
Comment font-ils pour avoir une telle emprise ? Comment nous vampirisent-ils au quotidien ? Y a-t-il moyen de s’en protéger ? Le faut-il ?
Avec un regard critique et une approche basée sur des données croisées récentes (on y parle de Chat GPT, par exemple), Philippe Gendreau propose une réflexion sur le « montre à cinq têtes » qu’est le GAFAM, mais aussi sur d’autres joueurs importants, dans cet essai qui s’inscrit dans la nouvelle collection Radar. Pour un lectorat intermédiaire.
L’auteur de cet essai est professeur (il donne un cours d’éthique et médias depuis dix-neuf ans) et ça se sent qu’il est en contact quotidien avec son public : dans le ton qui est juste et qui expose les faits pour faire réfléchir sans tomber dans la moralisation, dans l’angle d’approche, dans la structure aussi, à la fois claire et spiralaire. On sent aussi que son regard a du recul : Philippe Gendreau observe le numérique depuis longtemps et est témoin privilégié de ses avancées, mais aussi des réactions des plus jeunes face, entre autres, à ce monstre à cinq têtes qu’est le GAFAM.
Dense, mais pas lourd (malgré une maquette qui pourrait donner mal à la tête avec des pavés de texte), cet essai offre des informations fascinantes (et terrifiantes) sur les technologies qui font partie de notre quotidien et celles et ceux qui les créent et les contrôlent. Si on peut être mal à l’aise avec le signal d’alarme qui semble retentir en sourdine tout au long du récit, et surtout avec le fait que nous sommes, individuellement, trop petit.es pour agir (le chapitre 9 s’intéresse d’ailleurs au rôle essentiel des gouvernements… et donc à notre devoir de citoyenneté), on ne peut reprocher à l’auteur d’avoir fait dans l’exagération. En effet, qu’on le veuille ou non : « nous sommes tous inscrits au menu de ces corporations et, si les États ne freinent pas leur ardeur, le festin s'annonce impitoyable, mémorable et historique ». Dès lors, autant mieux comprendre ce qui nous arrive !
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