Adrien s’enfonce. Dans sa vie, avec sa mère surprotectrice, dans ses nuits d’insomnie, au Collège, où il est devenu la tête de Turc d’un imbécile depuis le déménagement de sa meilleure amie. Alors quand il rencontre Chris par hasard dans la forêt, il est fragile. Et les mots, le savoir, l’ambition de Chris trouvent un nid fécond en lui. À son contact, Adrien a envie de changer, de cesser d’être une victime, de se défendre. Mais qui est vraiment Chris ? Et qu’attend-il d’Adrien ?
Thriller psychologique qui parle d’intimidation, de définition de soi (contre les parents, notamment), Au nom de Chris mélange récit en vers libres et prose dans un texte qui met les sentiments à vif et pousse, au fil d’une année scolaire, son héros comme les lecteur.rices jusqu’au point de rupture. Pour un lectorat intermédiaire et avisé.
Claudine Desmarteaux nous invite à une plongée vertigineuse dans les pensées d’un adolescent mal dans sa peau, mal dans ce qu’il est, avec Au nom de Chris. Les émotions du personnage principal sont dépeintes avec vigueur, autant la honte que le dégout face à cette mère qui le couve, mais n’arrive pas à le protéger du monde.
L’écriture est vive, efficace, bouillonne comme l’adolescence du personnage. Elle est aussi elliptique puisqu’on suit une année scolaire et qu’on assiste à des moments forts, mais pas à tout. Les chapitres sont très courts, participent à ce rythme rapide de l’ensemble qui donne envie de tout dévorer sans s’arrêter.
Au début, le personnage de Chris, pivot du roman, est flou. Est-il réel ? Si oui, est-ce un pédophile ? Où nous amènera l’autrice ? Puis, au fil des pages, il se définit. Chris est un beau parleur marginal, mais aussi quelqu’un qui veut transmettre sa rage, qui écoute, observe, utilise les faiblesses des autres. Qui est dangereux.
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