Six contre un

 
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  • Fiche technique
  • Titre : Six contre un
  • Auteur : Cécile Alix
  • ISBN : 9782210974746
  • Éditeur : Magnard
  • Année de publication : 2022
  • Nombre de pages : 96 pages
  • Niveau de difficulté : débutant
  • Public cible : 12 ans et plus
  • Genre : Réaliste
  • Mots-clés : Intimidation, École, Adolescence
Sophie a adoré ce livre

Ce n’est pas parce qu’on est grand et costaud qu’on ne peut pas être une victime. Parlez-en à Ludo qui, chaque jour, est la cible des moqueries, mais aussi des coups d’une bande de son collège. Personne ne voit rien. Et quand, miracle, un prof assiste à une scène terrible et réagit, Ludo, lui, recule. Refuse de dénoncer de peur des représailles. Mais alors, comment s’en sortir ?

Paru dans la collection La brève des éditions Magnard, ce court roman percutant montre toute la douleur de l’intimidation et le gouffre qu’il y a souvent entre sa représentation et la réalité. Pour tous et toutes.

L’avis de Sophie

Cécile Alix ne perd pas de temps pour entrer dans ce récit qui cogne là où ça fait mal. Dès le départ, on sent son Ludo très fragile. Il se fait frapper et il a bien intégré le concept de la victime. « Si j’étais normal, je me défendrais », dit-il (mais surprise, la normalité n’est pas si facile à définir). Puis on le voit sombrer jusqu’à la scène de la douche, très forte, celle qui déclenche le signal d’alarme (enfin) chez un prof. C’est d’ailleurs à ce moment que j’ai vraiment eu un coup de cœur pour le roman. Parce que là où on attend que Ludo saisisse la main tendue et que les « méchants » paient, l’autrice avance dans un sentier peu fréquenté. Ludo ne dénonce pas. Pire, il excuse. Enfermé dans sa peur maladive, il refuse toute l’aide proposée.

Et ça, c’est aussi une facette de la réalité, une de celles qu’on représente très peu. En fait, notre vision de l’intimidation passe souvent par ce qu’on en raconte quand on ne la connait pas de l’intérieur et la réaction de Loïc devant un film sur l’intimidation diffusé pour tous les élèves de son collège suite à son cas l’explique bien :

« Ils jouent trop bien, mais ça sonne faux… Les gentils sont trop gentils, ils n’ont pas une seule réaction de révolte, ils ne crispent jamais les poings, n’éprouvent jamais de vraie colère, ne sont pas complètement seuls et parviennent toujours à se confier à quelqu’un. Les méchants ne le sont pas assez… Pas un mot trop vulgaire, rien de dégoutant, les insultes et les menaces ne sont pas crédibles. Ni morve ni sang. Il n’y a rien de sale… C’est ça qui me dérange, c’est trop propre. À la fin, systématiquement, des élèves sympas viennent porter secours aux victimes, les harceler finissent toujours par avoir honte et par demander pardon. C’est de la violence à l’eau de rose. »

Voilà. Et Six contre un, ce n’est pas ça. En fait, ça m’a rappelé le coup de poing qu’a été ma lecture de Johnny de Martine Pouchain (mais sans l’idée du suicide) : du vrai, du puissant. Et si la fin est quand même lumineuse (l’espoir est nécessaire, on le sait), elle n’est pas trop rose non plus. Un autre bijou signé Cécile Alix (et si vous ne connaissez pas, vous devriez !)  

Livre lu à la bibliothèque de l'École secondaire de Chambly !

Billet corrigé par Antidote 9 juste avant d'être publié par Sophie le 11 juillet 2023.

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