La saison des disparus

Les sœurs Eliza et Eleanor ont bien cru ne pas pouvoir participer à la Season de Londres à cause de l’accident subi par leur mère (ce qui n’aurait pas dérangé la première). Heureusement, la deuxième moitié de la saison leur permet de tenter leurs chances dans les thés et les bals sous la supervision de leur tante. Celle-ci est toutefois distraite par les charmes d’un vieux célibataire, ce qui fait l’affaire des deux sœurs. Alors que la cadette séduit un riche aristocrate, l’ainée, peu encline aux jeux de l’amour, enquête sur la disparition d’enfants à travers toute l’Europe avec un jeune journaliste.

Entre chassé-croisé, amour courtois, enquête et aventure, La saison des disparus offre à ses lecteur.rices une enquête costaude sur fond de sentiments. Pour un public avancé !

L’avis de Sophie

Quand l’éditeur promet qu’un roman est « à la croisée des chemins entre Orgueil et préjugés et Sherlock Holmes », les attentes sont grandes. Voire démesurées. Encore une fois, c’est un cas où le petit bandeau rouge de la couverture peut le desservir…

Alors est-ce qu’on peut faire un lien entre ces œuvres et La saison des disparus ? Oui ! On est bien à l’époque victorienne, avec les robes, les thés, les chaperons et les coutumes associées… mais l’auteur se débarrasse (joliment) de la tante assez rapidement et met en scène des personnages féminins qui sortent tout à fait des codes de l’époque. On est de toute évidence ici (un peu plus à la Bridgerton qu’à la Jane Austen) face à une histoire moderne qu’on a « habillée » en récit historique. Si on y croit davantage quand on est lancé à la poursuite du voleur d’enfants et qu’on sort de Londres, c’est plus étrange dans la première partie, quand les sœurs gagnent une liberté bien étonnante pour des demoiselles de leur âge et de leur rang. Quant à la romance, elle est bien présente, oui, mais trop rapide aussi pour qu’on y croie vraiment.

Pour ce qui est de l’enquête, il y a bien des indices surprenants ainsi un personnage mystérieux et fascinant qu’on tente d’attraper (et qui possède de multiples ressources insoupçonnées). Néanmoins, les indices sont un peu gros, c’est quand même facile et pas digne de la finesse de Sherlock Holmes même si c’est parfois bien fait. Selon moi, le plus intéressant est la philosophie derrière les actions du vil personnage, avec toute cette question de la place de l’humain dans la société. Être capable de faire mieux et d’aller plus loin au prix de son individualité, est-ce une bonne idée ?

Bref ? J’aurais davantage apprécié, sans aucun doute, sans les attentes créées par le bandeau…  

Merci à l'école des loisirs pour le service de presse !