Envole-toi, Mikun

Sa grande sœur a terminé le secondaire et est partie. Sa petite sœur a été renvoyée et est retournée dans la réserve, avec leur père. Il ne reste au séminaire que Mikun, et elle trouve ça dur. Dur de ne pas être comme les autres, ni physiquement ni dans sa tête. Dur de sentir le poids des préjugés, mais aussi la curiosité. Dur de ne pas savoir elle-même qui elle est et ce qu’elle veut. Mais peut-être qu’un retour à ses racines lui apportera des éléments de réponse…

Premier roman de Moira-Uashteskun Bacon, Envole-toi, Mikun est une petite plaquette réaliste qui parle de la quête de soi d’une jeune autochtone qui se heurte aux attentes des autres et cherche ses propres repères. Pour un lectorat intermédiaire.

L’avis de Sophie

Attention, ce livre mérite d’être lu jusqu’au bout. Je débute ainsi parce que, moi, j’ai bien failli abandonner au bout de cinquante pages. Qu’il m’a fallu recommencer trois fois (et en discuter avec ma merveilleuse amie Catherine) pour parvenir à surmonter l’espèce de flottement du départ, et que, au final, j’ai bien aimé ma lecture.

Au faut dire que la narratrice se cherche et ses questionnements partent un peu dans tous les sens dans les premiers chapitres, ce qui est à la fois typique de l’adolescente et peu accrocheur dans ce contexte-ci parce qu’on a peu de prises sur qui est Mikun. Si on sait que Mikun est autochtone et se sent en décalage, on ne le ressent pas vraiment avant le milieu du livre, où tout prend son sens. Dès qu’elle sort du séminaire pour retourner dans sa communauté, sa réalité devient plus concrète et l’originalité du texte se dévoile. L’idée de la sexualité (pression mise par ses « amies » de l’école), est aussi abordée autrement, joliment. Et on sent le souffle de l’autrice s’épanouir dans les dialogues, les relations tout aussi complexes, mais plus affirmées.

Bref, c’est un livre qui demande de la persévérance et c’est peut-être adapté à un public plus mature, plus âgé.  

Merci à Hannenorak pour le service de presse !