Sortir. Ça a l’air facile, comme ça, franchir le seuil de la maison, mais pour le narrateur, c’est terrifiant. Ça a commencé doucement, mais ça a pris rapidement une ampleur démesurée. Incontrôlable. Et juste ouvrir la porte au chat devient impossible.
Texte hyper sensible dont la forme épouse le contenu, tantôt dans un format plus habituel, tantôt dans une lecture hachurée, plus poétique, sans ponctuation, La cabane parle de phobie sociale et de repli sur soi. Pour tous et toutes !
Peu importe que l’on connaisse ou pas le concept de phobie sociale et ses manifestations, La cabane est un récit immersif particulièrement efficace. Dès les premières pages, on est complètement avec le narrateur, alors qu’il nous fait comprendre à la fois sa peur de l’extérieur et sa volonté de dépasser cette peur. Qu’il nous fait ressentir l’impossibilité qui le tétanise et le désespère. C’est brillamment mis en scène et je dois dire que ça a fait écho à l’écoute d’un podcast sur les troubles alimentaires que j’écoutais au même moment (Dans le trouble) où on comprend que le prend le contrôle, comme s’il devenait une personne. C’est à la fois fascinant et terrifiant.
J’ai aussi beaucoup la liberté dans la forme alors que le texte varie entre prose et poésie selon l’humeur et le sens, tantôt plus lent et tantôt haché, dans l’angoisse, rendant particulièrement bien les moments de stress.
La finale ouverte pourrait en frustrer certain.es, mais elle me semble dans la lignée directe de l’ensemble et m’a donné l’impression de clore parfaitement un récit maitrisé.
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