Quand le chauffard qui a tué son père n’écope que d’une peine légère, Alec enrage. Et cette rage est encore bien présente en lui lorsqu’il va marcher quelques jours plus tard devant la maison du meurtrier et qu’il lui souffle de crever quand il le voit déambuler librement. Mais quand l’homme se jette sous un camion sans raison apparente et meurt sur le coup, la colère d’Alec fait place au doute. Est-ce qu’il aurait quelque chose à voir avec ça ? Et si oui, que peut-il faire d’autre avec ce pouvoir ?
Jouant avec le concept des pouvoirs mentaux et les questions de la justice et de la vengeance, François Gravel signe un récit sombre qui jongle plus avec la psychologie que la peur malgré sa publication dans la collection noire. Pour tous et toutes.
Chaque publication de François Gravel est attendue parce que l’auteur propose des univers uniques, surprenants, où le cerveau, notamment, est observé sous des angles inattendus. Et quand il publie dans la « collection noire », alors c’est la fête !
J’avais donc très hâte de découvrir le nouvel opus du prolifique auteur, qui offre cette fois une intrigue autour de la possibilité du cerveau adolescent d’utiliser des émotions très fortes pour arriver à faire agir des gens sans leur consentement. Terrifiant ? Assurément. Et si le premier meurtre survient par surprise, c’est la suite qui permet d’étoffer tout le rapport entre culpabilité et vengeance, alors qu’Alec tombe sous la coupe d’une femme qui cherche à se débarrasser de certaines personnes. Mais est-ce pour les bonnes raisons ?
Bien que vraiment intéressante, la trame narrative aurait pu être approfondie. Le début est accrocheur, l’idée de vengeance et de justicier aussi, mais plus on avance et on plus va vite, comme si on avait manqué de temps. J’aurais aimé que les dilemmes moraux soient davantage mis en valeur, tout comme j’aurais souhaité un peu plus de nuances ainsi qu’un meilleur équilibre dans les différentes parties du récit parce que la fin, brillante avec cette idée de passation du pouvoir, est trop rapide pour qu’on en saisisse vraiment toutes les implications.
Bref, peut-être que ma lecture a été influencée par mes attentes parce que de façon tout à fait objective, ça reste un bon récit. N’empêche que certains éléments auraient pu être poussés…
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