Tout commence par un bébé qui nait avec une feuille dans le cou. Si ces parents voient cela comme une chance, une particularité mignonne, d’autres ont peur. Et si c’était contagieux ? Mais le bébé ne restera pas seul feuillu longtemps. La nature se répand là où elle le veut dans une vague de mutations végétales et ça pourrait bien faire l’affaire de Clarence, lui que son père essaie de rendre conforme à ses désirs et dont la mère est plongée dans le coma…
Avec cette fable écologique qui aborde les thèmes porteurs de la différence et du lâcher-prise sous un fond environnemental très présent, Patrick Lacan et Marion Besançon s’adressent à tous les publics.
C’est d’abord l’époustouflant visuel qui m’a attirée vers ce roman graphique costaud, avec ses 272 pages. Pour sa première incursion dans le monde de l’album, Marion Besançon frappe fort. En effet, les pages intérieures sont à la hauteur de la promesse de ce visage encerclé de verdure de la couverture alors que la nature se déploie de plus en plus librement au fil des planches et couvre de ses couleurs le réel représenté en noir et banc.
Côté histoire, le bouleversement qu’on voit se produire sous nos yeux tout au long du récit fait écho à notre société actuelle (difficile de ne pas reconnaitre notre présent dans les illustrations, par ailleurs), mais ici l’intolérance et la peur du changement, de l’autre, se présentent sous une forme végétale : c’est la nature qui reprend le contrôle. Et si plusieurs humains tenter de garder la main mise sur leur environnement en rejetant et cherchant à détruire la différence, d’autres personnages qui, elles et eux, voient le beau, l’apport, cèdent. Et si ce qui suivait n’était pas terrifiant ?
Un récit qui fait réfléchir et gagnerait à être lu avant les prochaines élections…
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