I.D.O – Celui qui hurle

Après un terrible conflit planétaire, l’humanité s’est installée dans des villes protégés dont on ne sort presque plus. Enfin, la nouvelle humanité, constituée de ces êtres « améliorés », dits favorisés. Parce que les humains-basiques, eux, doivent affronter les dures conditions extérieures et sont utilisés comme travailleurs (ou esclaves) par les décideurs. Achille, 12 ans, fait partie de ceux-ci. Du moins jusqu’à ce qu’il tombe par hasard lors d’une expédition sur une étrange boule rouge qui donne naissance à Celui qui hurle… mais révèle aussi des pouvoirs qui pourraient tout changer. Si elle n’atterrit pas entre les mauvaises mains.

Récit de « hard science-fiction », soit se basant sur l’extrapolation de la science, I.D.O met en scène une société futuriste transformée dont les inégalités sociales sont dévastatrices. Pour un lectorat avancé.

L’avis de Sophie

Il s’en publie peu, au Québec, des romans de science-fiction aussi denses en littérature pour ados (des romans de SF point, il y en a bien, d’ailleurs). Et si je dois dire que ce n’est pas tant mon genre de prédilection, Mathieu Fontaine m’a bien prise dans les filets de son intrigue.

Scénariste et réalisateur, l’auteur a su créer un univers complexe et foisonnant en termes d’arcs narratifs. Il y a une Favorisée dont le voyage dans les terres arides changera d’objectif, la rencontre d’Achille, qui se lance à la recherche de son grand frère après l’attaque et la disparition de ce dernier, la réalité de celui qui a été constitué prisonnier et esclave dans une mine, l’énigmatique matière rouge découverte par Achille et ce projet, I.D.O, sur lequel les scientifiques travaillent. Ça fait beaucoup pour un récit qui ne fait même pas trois-cents pages, mais l’ensemble est solidement attaché et l’écriture, fluide et imagée, très cinématographique, fait en sorte qu’on ne voit pas les pages passer.

Oui, il faut parfois s’accrocher en ce qui a trait aux nombreux personnages (notamment quand Achille fait la rencontre d’une bande de révolutionnaires qui vient s’ajouter à la galerie déjà éclatée), mais l’auteur s’assure de ne jamais nous perdre et rattache sous ses fils dans une finale qui remet à l’avant-plan la question du prix du progrès. Si sa vision du futur a quelque chose de terrifiant, elle montre aussi que le cœur humain, lui, ne change pas.

Le petit plus ? Bien que loin dans le futur, l’histoire se déroule en Amérique et passe par le Québec, si bien que les références des lieux font des clins d’œil à des endroits réels et permettent de mieux cadrer l’ensemble tout en arrimant le texte à ses origines. Chouette !  

Merci à Fidès pour le service de presse !