Fourth wing

Violet a toujours cru qu’elle était destinée à être scribe, comme son père. À protéger le royaume en prenant soin des livres et récoltant l’information. Mais sa mère, générale, ne l’entend pas ainsi. C’est pourquoi la frêle jeune femme se retrouve à devoir traverser le Parapet sous les grands vents, première épreuve pour devenir dragonnière, comme son frère et sa sœur l'ont été avant elle. Et qu’elle tombe nez à nez avec Xander, enfant de rebelle qui ne veut que sa mort. Pour affronter les épreuves auxquelles peu survivent, elle aura besoin de toute sa ruse, mais aussi de faire confiance à son intuition. Parce que ce qu’on voit et croit n’est pas toujours la réalité.

Solide brique d’un peu plus de six-cents pages, Fourth wings est une romantasy construite habilement pour captiver et nous faire tourner les pages à toute vitesse. Abordant les thématiques de la filiation, de la trahison et de la confiance en soi, ce roman est par ailleurs ponctué de violence et de sexualité explicite. Pour public averti !

L’avis de Sophie

J’ai mis longtemps à arriver à ce roman, je sais ! D’abord parce que je me disais que je n’avais pas besoin de le lire, vu qu’il est partout sur Tiktok, entre autres, et que mon boulot consiste à faire découvrir des livres. Ensuite parce que je ne l’avais pas entre les mains, tout simplement, et que ma pile à lire est déjà infinie. Mais il a suffi que j’oublie ma lecture en cours lors d’une journée de salon du livre et qu’on me le prête pour que je le commence… et que je ne puisse plus m’arrêter.

Parce que c’est la grande force du roman : cette attraction créée dès les premières pages qui fait qu’on peut difficilement s’en détacher. Rien de très original ici sur le plan de l’intrigue : une mère tyran, un frère et une sœur en modèles à suivre, une antihéroïne aux pouvoirs insoupçonnés, un triangle amoureux, des mensonges… mais Rebecca Yaros manipule ses éléments avec un tel doigté, une telle précision qu’on a beau voir pourquoi on est aspiré.es par l’histoire… impossible de l’empêcher.

Cela se produit surtout grâce à Violet, dit Violence par Xander, jeune femme rusée, brillante, mais aussi fragile à cause d’un corps aux articulations déficientes, qui ne semble pas avoir au début la force nécessaire pour survivre dans cet univers meurtrier où les un.es n’hésitent pas à tuer les autres pour s’assurer d’être associé.es à un dragon ou encore que leur « aile » demeure forte. Elle-même aurait préféré être ailleurs, mais sa détermination à relever le défi est grande et inspirante et on l’aime tout de suite. Par ailleurs, la dynamique entre les personnages est efficace. Côté familial, d’abord, ce qui explique le tempérament fort de Violet, mais aussi avec le triangle qui se crée entre Violet, Dain, son ami d’enfance, et Xander, celui qui semble avoir toutes les raisons du monde de la tuer et contre lequel on a tenté de la prévenir. Mais voilà, il y a cette attirance plus forte que tout… qui nourrit en outre certaines scènes osées en cours de lecture. Finalement, difficile de ne pas parler des dragons, force d’attraction tant pour les personnages que pour les lecteur·rices. Encore une fois, on a beau sentir venir ce qui arrive, Rebecca Yaros trouve le moyen d’étonner au moment où les dragonniers se lient et d’ajouter une touche d’humour et une dose inattendue de « cute » via ces bêtes immenses. Le tout défile donc ainsi à toute vitesse et sans temps mort, la partie « apprentissage » du départ laissant peu à peu place à des découvertes surprenantes… qui mettent la table pour la suite. Après tout, ces six-cents pages ne forment que le tome 1 de ce qui sera une tétralogie !

À noter ! Je me suis fait poser la question de l’âge visé et je ne suis pas experte dans le domaine, mais voici mon humble opinion : oui, c’est violent, mais pas pire que Hunger Games ou autres récits du genre. Pour la sexualité, sachez que quelques scènes sont détaillées, crues, mais qu’elles présentent aussi une vision égalitaire et saine, ce qui est très positif pour moi !  

Merci à Hugo et cie pour le prêt qui est devenu un cadeau :)