Bunny vit sur une ile-poubelle avec son père et sa sœur, tentant tant bien que mal de tirer son épingle du jeu chaque jour pour subsister. Adam, richissime héritier au bagage génétique étrange qui préfère s’évader dans la Dentelle que prendre part à la réalité. Mais quand son compte est piraté et que la sœur et le père de Bunny disparaissent, les deux adolescents s’engagent dans une quête qui les mènera au-delà des frontières qu’ils croyaient connaitre. Leurs deux destins sont liés et ils ne savent pas encore à quel point.
Premier tome d’un diptyque de science-fiction qui parle de classes sociales, d’ambition, de filiation, d’évasion virtuelle et d’intelligence artificielle, ce roman fécond en rebondissements vise un lectorat intermédiaire et avancé.
Lucie Pierrat-Pajot possède un imaginaire fertile d’où les mondes naissent et s’animent tout en nuances et en subtilités, afin de faire apparaitre de nombreuses épreuves pour les personnages. C’est encore le cas ici, alors que Bunny et Adam évoluent au départ aux antipodes d’un monde futuriste fracturé, l’une devant vivre des déchets de l’autre. Pourtant, là où Bunny est aimée, soutenue, là où elle a appris à compter sur ses capacités pour s’en sortir, Adam s’isole, s’enferme dans la vie virtuelle d’un autre, dans la Dentelle où il n’est plus à la merci de son corps déficient, refusant de nouer de véritables liens. Leurs parcours, très différents au départ, se croiseront à la fin de ce premier tome qui place les bases d’une intrigue à multiples niveaux.
Au large des vîles dresse un portrait sombre du futur, toujours porté par la quête d’absolu de certains hommes, tout en proposant une trame narrative riche en rebondissements. Au fil des pages, on est fasciné·es par certains éléments, on s’émeut, on rage parfois, bref, cette lecture éveille des émotions comme des réflexions. Une chouette dystopie !
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