Rôdeur mortel – La métamorphose

Si la majorité des humains prennent de haut les arthropodiens, ces êtres qui partagent certaines caractéristiques physiques et certains pouvoirs avec les insectes, Luk Zau Gam, lui, a toujours été plus curieux qu’autre chose. Du moins jusqu’à sa propre transformation. Parce qu’il y a une différence entre éprouver de l’empathie pour les opprimés et se retrouver à en faire partie. Du jour au lendemain, l’adolescent devenu paria devra changer de vie. Et en comprendre rapidement les codes s’il veut survivre…

Roman illustré qui fait de multiples clins d’œil à l’univers des mangas, le premier tome de la série Rôdeur mortel parle de la peur de la différence, des privilèges et des secrets dans une intrigue riche en rebondissements et en action. Pour un lectorat intermédiaire.

L’avis de Sophie

Ayant grandi avec les mangas, Mel Gosselin signe ici un roman qui pourrait tout à fait être adapté dans ce type de médium (d’ailleurs les illustrations qui accompagnent chaque chapitre sont dans le ton) vu l’univers proposé, l’action incessante et les thématiques touchées au cours de ce premier tome.

L’intrigue principale pique la curiosité avec cette thématique de la marginalisation qu’on sent dès le départ alors que l’autrice place des scènes clés pour faire comprendre la violence psychologique et physique gratuite envers les arthropodiens tout à fait acceptée par le reste de la société. Cette façon d’expliquer en donnant de multiples détails est peut-être toutefois le point faible du récit parce qu’on sent parfois un peu trop au départ la volonté de l’autrice de créer un monde qui se tient et d’étayer la personnalité de ses personnages. Le texte est alourdit par moment par le temps passé sur des éléments connexes, ce qui fait qu’il perd en fluidité.

J’ai aimé le lien entre humains et insectes (on sent que Mel Gosselin a fait ses recherches) alors que les caractéristiques de chacun viennent servir l’histoire. L’intrigue est peut-être juste un peu trop ambitieuse pour le format : il se passe BEAUCOUP de choses (encore là, ça fait très mangas) et j’ai eu l’impression qu’on a manqué de place pour développer l’évolution de la société et pour clôturer certaines intrigues parallèles. Il reste des questions, disons, notamment en ce qui concerne l’ouverture qu’on devine à la fin de ce premier livre. Bref, je n’ai pas été tout à fait convaincue, mais il y a clairement du potentiel… et un marché à conquérir avec ce type d'histoire qui mise sur l'action !  

Merci à Michel Quintin pour le service de presse !