Anuri a toujours eu du mal à s’intégrer à sa communauté du Nunavik puisque sa mère est une qallunaaq, une étrangère qui vient du sud. L’arrivée surprise d’un chien aux yeux vairons, moitié-moitié comme lui semble lui remonter le moral. Anuri veut d’ailleurs amener son meilleur ami lors de l’expédition en traineaux dans les monts Torngat organisée par son père, même si ce dernier a des réticences.
Entre récit d’aventure et roman psychologique qui montre l’évolution d’Anuri, Entre les crocs des Torngat parle de différence, de la vie au Nunavik, des cultures des Premiers Peuples et d’amitié sincère. Pour tous les lectorats.
Ne vous fiez pas à la couverture à l’allure enfantine, le récit reste pertinent pour un lectorat assez âgé. En effet, le principal intérêt de cette lecture est l’immersion dans la culture inuite et le personnage fait un bond de trois ans en cours de roman, ce qui fait que ses préoccupations peuvent rejoindre un large public.
D’entrée de jeu, il faut dire qu’Isabelle Larouche n’est pas d’origine autochtone elle-même, mais l’autrice a noué des liens étroits avec les Premiers peuples au fil de ses années passées comme enseignante dans différentes communautés et l’histoire permet de découvrir son respect et sa connaissance de leurs traditions et leurs cultures. Ça passe par les mots en inuktitut glissés au fil du texte, le rendu des espaces sans les habituels clichés des « Blancs » qui les décrivent, la sensibilité dans la description des tensions entre les autochtones et les étrangers, aussi. En effet, toute la question de la différence d’Anuri et du rejet de certains à son égard à cause de sa mère blanche, vient trouver écho dans l’aventure que vivra le garçon avec son père et son chien. Accentue l’importance pour lui de sauver celui qui lui ressemble et qui a sa place, malgré tout.
Le format court fait en sorte que chaque partie se déroule très rapidement. Personnellement, j’aurais voulu qu’on creuse un peu plus, je dois l’avouer, et si j’ai bien aimé ma lecture, j’en ressors avec le sentiment que plusieurs thématiques auraient pu être davantage poussées. Néanmoins, ça reste un livre accessible, une première approche peut-être, pour s’intéresser davantage à la culture des Premiers peuples.
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