1866. Ayant rejoint son père à Paris à la mort de sa mère, Prospérine résiste aux tentatives de sa tante de l’envoyer dans un pensionnat. Elle, ce qu’elle aime, c’est apprendre avec son père ex-médecin devenu policier. Alors quand on retrouve un mort tout près de chez elle et que l’enquête piétine malgré un coupable (trop vite) désigné, Prospérine décide de s’en mêler. Même si cela implique monter sur les toits de Paris avec un garçon des rues ou encore se perdre dans le labyrinthe des basfonds…
Roman historique d’enquête mettant en vedette une héroïne qui n’a pas froid aux yeux, L’énigme du rubis propose une intrigue qui parle de classes sociales, de féminisme et de poursuite de ses rêves à travers les coins les plus sombres d’un Paris d’époque.
L’énigme du rubis est définitivement un « livre paysage » en ce sens où l’histoire est importante et remplie de rebondissements, oui, mais elle ne pourrait se dérouler autre part tellement le récit est imbriqué dans la révolution industrielle du Paris Hausmannien. Ainsi, le meurtre se produit près des chantiers et nombre de travailleurs sont impliqués dans l’intrigue (sans compter les « petites mains » qui se tiennent sur les toits). L’autrice passe par ailleurs beaucoup de temps à décrire les lieux en s’attardant aux différences entre les classes sociales, le tout d’un point de vue critique qui se traduit par quelques petites phrases assassines telles que celle-ci : « le nouveau monde accouche dans la violence ».
Le problème quand on fait de l’historique et qu’on place nos personnages dans des époques où les mœurs étaient beaucoup plus conservatrices, c’est qu’il est difficile de rendre crédible le changement d’opinion de certain·es au fil de l’histoire. Ici, par exemple, si j’ai au départ trouvé le père surprenamment ouvert, j’ai surtout eu du mal avec l’évolution de la tante, d’abord très stricte et dédaigneuse « des petites gens », puis très volontaire pour les aider en dévoilant une nature féministe. Oui, un tel changement se peut (et est souhaitable), mais ici c’est rapide et mal expliqué ce qui entache la crédibilité de la finale. N’empêche, je dois dire que j’ai eu beaucoup de plaisir au fil de ma lecture, ayant l’impression d’être vraiment « immergée » dans le décor, et je recommande !
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