Coralie gère. En tout cas, elle le pense. Jonglant entre sa vie de comédienne populaire à la télévision, sa vie réelle et sa vie amoureuse, l’adolescente est parvenue à un équilibre. Du moins c’était le cas avant que son personnage tombe amoureuse du plus beau garçon de la série (et du Québec, si on se fie aux magazines à potins), ce qu’elle ne sait pas trop comment annoncer à son amoureux. Et quand la scène de baiser éveille des papillons dans son ventre au même moment où son amoureux se rapproche de sa pire ennemie, son bel équilibre pourrait bien disparaitre… complètement !
Premier tome de la série Smash, qui raconte la vie mouvementée d’une comédienne en demande, Solo de drum et prosciutto parle d’amitié, d’amour, du quotidien sur les plateaux et de musique ! Pour un lectorat intermédiaire (et avisé vu les références à la sexualité).
Chouette lecture que celle-ci ! Le cadre est prometteur, avec cette idée de la série télé dans laquelle on est immergé·es dès le départ et la double narration qui donne du rythme et nous permet de voir évoluer la relation dans le regard des deux protagonistes en alternance, chacun·e avec ses craintes et ses aspirations. Il faut aussi dire qu’Alexandra Larochelle maitrise parfaitement l’art du chassé-croisé, ce qui fait que les situations vécues par les personnages se répondent, s’entortillent, se font écho. Il y a une vraie belle histoire d’amour entre Coralie et Grégoire au cœur du récit, mais l’adolescence est une période tumultueuse et être actrice n’aide pas les choses. Ainsi, au fil du texte, l’autrice propose des réflexions pertinentes sur la différence entre le personnage et l’actrice, mais n’hésite pas à utiliser cette espèce de confusion qui peut se créer leur du jeu et qui vient compliquer les choses.
Je dois dire que je n’ai pas tant cru à l’accent français de Grégoire, qui passe par certains mots ajoutés, mais ne se ressent pas dans la construction des phrases. « Du coup », ça semble un peu plaqué. Néanmoins, c’est un sympathique personnage et il permet à l’autrice d’aborder le stress des garçons en lien avec la première relation sexuelle, thématique qu’on voit peu en littérature pour ados (d’ailleurs, une scène de ce premier tome rappelle une scène vraiment forte de Mofo d’Olivier Simard, qui aborde le même sujet). Avoir accès à l’esprit des deux héros permet aussi de voir comment parfois il s’en faut de peu pour qu’ils puissent vraiment… se comprendre.
Le petit plus ? Il y a dans ce premier tome un joyeux et judicieux mélange textuel avec des scènes de style scénario pour raconter les souvenirs, des passages en textos ou encore en commentaires de réseaux sociaux. Ça aère le texte et ça le rend encore plus dynamique.
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