À Buenos Aires, Inez a tout ce qu’elle veut si ce n’est la présence de ses parents, globetrotteurs passionnés d’Égypte. Lorsque ceux-ci meurent tragiquement, l’intrépide jeune femme s’embarque pour Le Caire, déterminée à mieux comprendre ce pays dans lequel ils passaient presque tout le temps et s’impliquaient dans d’obscurs projets.
Whit, un archéologue à la solde de son oncle, désormais son tuteur, est quant à lui tout aussi décidé à la renvoyer à Buenos Aires dès qu’Inez met un pied en Afrique. Sauf que c’est mal connaitre le caractère de la jeune femme… Ainsi commence une aventure remplie de mystères, de magie ancestrale, de tractations plus ou moins légales et d’attirance dangereuse !
Avec What the river knows, Isabelle Ibanez a créé un mélange de suspens, de mythologie égyptienne, de fiction historique, de romance, en saupoudrant le tout d’une petite touche de magie. Pour un lectorat aguerri… et patient !
Quand la prémisse est prometteuse, les attentes sont grandes… et ne sont pas toujours satisfaites ! Ce fut le cas ici pour moi.
En fait, comme c’est un récit ambitieux et costaud, qu’il faut installer toute une période historique et un système magique, l’autrice a cherché à distiller des éléments de suspens dès le départ pour nous captiver, mais le résultat est mitigé et cette impression perdure au fil du texte. J’ai senti la volonté d’Isabel Ibanez de créer des retournements, des doubles jeux et des surprises au fil des chapitres, néanmoins ça reste prévisible et l’ensemble manque de fluidité.
Il faut dire aussi qu’Inez m’a rapidement énervée par son incapacité à prendre les choses en main. Isabel Ibanez essaie de la faire passer pour une héroïne courageuse, mais en vérité, la jeune femme se laisse mener, surtout par Whit, que l’autrice a présenté de façon à en faire un homme idéal (sauf qu’il est fiancé ailleurs et manigance de plein de façons différentes). En fait, leur relation « enemy to lovers » s’étire en longueur et j’ai eu du mal à comprendre pourquoi Inez est si obsédée par lui à part qu’il est beau et mystérieux vu à quel point il est prétentieux et désagréable dès le départ. Oui, c’est un amour interdit et oui, il représente le protecteur, mais est-ce vraiment suffisant ? C’est comme pour l’oncle… c’est comme si l’autrice a voulu donner plusieurs facettes à ses personnages pour créer des retournements de situation, sans tenir compte du fait que parfois certaines caractéristiques n’ont pas de sens les unes avec les autres. Ça fait en sorte que certain·es prennent des décisions qui sont en contradiction totale avec qui ils sont et leurs intentions… rien qui n’aide la cohérence de l’ensemble.
Pourquoi ai-je continué, me demanderez-vous ? Parce que j’ai été attirée par le contexte : l’Égypte à l’époque colonialiste et la magie ancestrale qui entre en jeu (même si le système magique n’est pas super bien expliqué).
Le plus chouette, c’est en fait la façon de dépeindre toute l’époque colonialiste. On sent que l’autrice a fait ses recherches sur ça se ressent dans ses descriptions de la culture, des interactions, ça donne de l’épaisseur au récit. Et puis ma persévérance a payé parce que la fin, où il se passe enfin quelque chose, avec plusieurs retournements (crédibles et intrigants), relève la barre même si elle laisse beaucoup de questions. Trop peu trop tard pour me donner envie de lire la suite, toutefois…
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